Bibliographie d'histoire du droit en langue française

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Juger sous le fascisme. À propos de <i>Porte aperte</i> de Sciascia

Contenu

Titre

Juger sous le fascisme. À propos de <i>Porte aperte</i> de Sciascia

Auteur

LAFAILLE, Franck

Résumé

Sous l’empire du fascisme, les – honnêtes – citoyens peuvent dormir les portes ouvertes (porte aperte) tant règnent l’ordre, la sécurité et la tranquillité garantis par le régime. Telle est l’image – et le titre éponyme– retenus par Sciascia pour évoquer le cas d’un juge devant se prononcer sur le sort d’un assassin. Ayant commis un triple assassinat, l’homme encoure la peine de mort, naturellement présentée au sein du régime comme la – seule – réponse idoine à un tel crime. Le juge – non fasciste, hostile à la peine de mort – doit affronter la solitude du pouvoir. Il connaît une « aversion pour le fascisme (même s’il refusait de se considérer antifasciste, n’opposant au fascisme que sa propre dignité dans la pensée et le comportement) ». Subtile distinction. Sans doute le juge considère-t-il qu’être antifasciste impliquerait de lutter armes à la main contre le régime, ce qu’il ne fait point ; il est un fonctionnaire de l’État, il est dans le système même s’il réprouve l’idéologie portée par ce dernier. La peine de mort étant consubstantielle au fascisme, la récuser revient à s’opposer au régime, à lui montrer son « aversion » pour reprendre le terme de Sciascia. Pour le juge, « Appartenait (...) au fascisme, était du fascisme, cette idée qu’à sa propre existence, à sa sécurité, à sa défense, la peine de mort était comme consubstantielle, suspendue au-dessus de tout ce qui pouvait se tourner contre lui, prêt à s’abattre contre quiconque lui aurait, d’une façon ou d’une autre, porté atteinte…

Editeur

LGDJ

Année

2018

Type

Article

Lieu

Paris

Titre du périodique

Numéro

n°2

Pages

pp. 147-165

ISBN

978 2 275 05606 8

Mot-clé

URL

https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2018-1-page-147.htm

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