Bibliographie d'histoire du droit en langue française

Victor Hugo et la peine de mort : une question de droit ?

GAUTERO,

L’hostilité de Victor Hugo à la peine de mort est connue ; c’est une constante de son œuvre. Le jeune monarchiste la rend manifeste en publiant en 1829 Le dernier jour d’un condamné, et elle se retrouve toujours sous la plume du vieux républicain, qui écrit encore à son propos, en 1882, prenant la défense du colonel Arabi, condamné à la suite de l’échec d’une révolte nationaliste en Égypte (sa peine sera pour finir commuée en un simple exil) : « Depuis cinquante ans, vingt-sept États l’ont effacée de leurs codes. Les gouvernements qui la conservent (la France, hélas !) lui obéissent le moins qu’ils peuvent ; ils en ont peur et ils en ont honte ». Que cette hostilité se place d’emblée sur le terrain spécifique du droit, voilà qui paraît une évidence, et qui n’en est pourtant pas une, si l’on entend par droit le droit positif, « les règles juridiques en vigueur dans un État », si l’on assimile donc le Droit et la Loi, au lieu de les opposer comme le fait Victor Hugo lui-même dans son texte précisément intitulé « Le Droit et la Loi » : pour lui, « le droit est divin, la loi est terrestre ». Ce n’est pas du droit divin que l’on traitera ici, mais du droit terrestre, qui loin de s’opposer à la loi se confond avec elle, qui comme elle réside dans des textes sur lesquels s’appuient des cours de justice.
Même ainsi, l’idée que Victor Hugo, quand il combat la peine de mort, ne s’intéresse pas spécifiquement au droit pourrait paraître surprenante. C’est pourquoi il semble nécessaire de commencer par expliciter cette idée, en montrant qu’il y a chez notre auteur des éléments qui peuvent permettre de la lui appliquer…

LGDJ

2018

Article

Paris

Revue Droit et Littérature

n°2

pp. 29-36

978 2 275 05606 8

Droit et littérature
Victor Hugo
Peine de mort

https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2018-1-page-29.htm