L'ordre juridique dans la poésie de Jean Follain (1903-1971)
Contenu
Titre
L'ordre juridique dans la poésie de Jean Follain (1903-1971)
Auteur
DIEU, Frédéric
Résumé
Dans l’œuvre de Jean Follain, le poète voisine avec le magistrat et ce voisinage explique que son écriture poétique ait été marquée par l’écriture juridique.
On peut ainsi lire la phrase suivante dans les manuscrits du poète : « Il y a une sorte de poésie du Droit. Le Code civil est parmi les ouvrages les mieux écrits. On sait que Stendhal le donnait en exemple. ».
La poésie de Jean Follain voisine avec le droit par l’usage qu’elle fait de l’indicatif présent qui est le temps du Code civil et plus généralement le temps des décisions de justice. En son œuvre, l’ordre et la construction poétiques peuvent être rapprochés de l’ordre et la construction juridiques. C’est ce que nous voudrions montrer ici.
De formation juridique (Faculté de droit de Caen), d’abord avocat puis magistrat au Tribunal de Grande Instance de Charleville (1952-1965), Jean Follain a avoué un jour à son ami, le poète Eugène Guillevic, « non sans gêne », que « le style des jugements qu’il avait dû rédiger avait influencé son écriture ».
Guillevic en conclut que cette influence est donc celle du magistrat et non celle de l’avocat : « Pour l’avocat qu’il était d’abord, la précision est moins nécessaire ; pour le magistrat, il faut que tout soit précis, net ».
Deux traits de la poésie de Jean Follain nous semblent la rapprocher du style des décisions juridictionnelles.
Cette poésie se caractérise d’abord par le souci de l’exactitude dans son caractère extensif, le goût du catalogue et de l’inventaire : ils sont essentiels pour Jean Follain, non dans un but d’accumulation et d’indistinction (un but vertical pourrait-on presque dire) mais dans une volonté de (re)connaissance et de répertoriation de chaque chose : un souci horizontal pourrait-on dire, plaçant, sous le regard, chaque chose à côté des autres choses afin de la connaître comme espèce dans le genre tout en en discernant l’irréductible singularité…
On peut ainsi lire la phrase suivante dans les manuscrits du poète : « Il y a une sorte de poésie du Droit. Le Code civil est parmi les ouvrages les mieux écrits. On sait que Stendhal le donnait en exemple. ».
La poésie de Jean Follain voisine avec le droit par l’usage qu’elle fait de l’indicatif présent qui est le temps du Code civil et plus généralement le temps des décisions de justice. En son œuvre, l’ordre et la construction poétiques peuvent être rapprochés de l’ordre et la construction juridiques. C’est ce que nous voudrions montrer ici.
De formation juridique (Faculté de droit de Caen), d’abord avocat puis magistrat au Tribunal de Grande Instance de Charleville (1952-1965), Jean Follain a avoué un jour à son ami, le poète Eugène Guillevic, « non sans gêne », que « le style des jugements qu’il avait dû rédiger avait influencé son écriture ».
Guillevic en conclut que cette influence est donc celle du magistrat et non celle de l’avocat : « Pour l’avocat qu’il était d’abord, la précision est moins nécessaire ; pour le magistrat, il faut que tout soit précis, net ».
Deux traits de la poésie de Jean Follain nous semblent la rapprocher du style des décisions juridictionnelles.
Cette poésie se caractérise d’abord par le souci de l’exactitude dans son caractère extensif, le goût du catalogue et de l’inventaire : ils sont essentiels pour Jean Follain, non dans un but d’accumulation et d’indistinction (un but vertical pourrait-on presque dire) mais dans une volonté de (re)connaissance et de répertoriation de chaque chose : un souci horizontal pourrait-on dire, plaçant, sous le regard, chaque chose à côté des autres choses afin de la connaître comme espèce dans le genre tout en en discernant l’irréductible singularité…
Année
2020
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°4
Pages
pp. 351-361
ISBN
978 2 275 07471 9
Mot-clé
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2020-1.htm