Une "aversion invincible" pour les lois. Aspects de l'ironisation du judiciaire chez Casanova
Contenu
Titre
Une "aversion invincible" pour les lois. Aspects de l'ironisation du judiciaire chez Casanova
Auteur
IGALENS, Jean-Christophe
Résumé
L’Histoire de ma vie de Casanova est l’autobiographie d’un Européen. Retiré au château de Dux, en Bohême, où il est bibliothécaire du comte de Waldstein depuis 1785, le Vénitien consacre les dernières années de sa vie (1790-1798) à écrire puis à remanier ses Mémoires. Il les écrit en français, langue qu’il commence à apprendre à Rome en 1744, au service du cardinal Acquaviva, avant d’en approfondir l’étude lors de son premier séjour à Paris (1750-1752) : il y prend des leçons auprès de Crébillon, illustre auteur de tragédies et père du romancier aujourd’hui plus célèbre que lui. Le français sera la langue des voyages en Europe entre la spectaculaire fuite des Plombs, prison des inquisiteurs d’État vénitiens dont personne ne s’était jamais évadé, et le retour à Venise dix-huit ans plus tard (1756-1774). Il devient la langue de l’écrivain après un nouvel et dernier adieu à Venise, moins héroïque que l’évasion de 1756 : en 1782, Casanova subit l’affront de trop dans la maison d’un patricien, il règle ses comptes en publiant un roman à clé incendiaire, Né amori, né donne, qui l’oblige à s’exiler définitivement (1783). Écrire en français lui permet de tourner le dos à Venise et à l’Italie et, plus positivement, de constituer les élites européennes cosmopolites, « la bonne compagnie », en destinataire rêvé de ses œuvres.
Année
2020
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°4
Pages
pp. 217-226
ISBN
972 2 275 07471 9
Mot-clé
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2020-1.htm