La révolution des droits de l'homme est terminée pour autant qu'elle n'a plus d'adversaires et ses principes l'ont emporté sur toute la ligne
Contenu
Titre
La révolution des droits de l'homme est terminée pour autant qu'elle n'a plus d'adversaires et ses principes l'ont emporté sur toute la ligne
Entretien avec Marcel Gaucher
Entretien avec Marcel Gaucher
Auteur
DISSAUX, Nicolas
LE BOS, Yves-Edouard
LE BOS, Yves-Edouard
Résumé
Revue Droit et littérature : "Les droits de l’Homme ont partie liée avec la Révolution : il a fallu que l’homme s’affirme contre le destin que lui imposait l’ordre des choses pour que ses droits puissent fonder sa souveraineté. Y a-t-il lieu de distinguer la révolution d’hier des rébellions indignées d’aujourd’hui ? "
Marcel Gauchet : "Les droits de l’Homme comportent une requête absolue, en tant que principe ultime de légitimité : l’alignement des institutions et des règles des rapports sociaux sur l’égale liberté des individus. Après, ils ne disent pas comment faire ; ils ne livrent aucun mode d’emploi. Ils peuvent aussi bien nourrir une volonté de rupture radicale devant le spectacle de la contradiction entre la réalité existante et la norme qui devrait prévaloir que le dessein d’un élargissement progressif des embryons de liberté et d’égalité déjà présents. Ils sont autant réformistes que révolutionnaires dans la démarche. Ce qui est vrai, c’est qu’ils indiquent l’horizon d’une société entièrement différente de la société actuelle. Sauf que cet horizon, comme c’est le lot de tout horizon sur une planète ronde, recule au fur et à mesure qu’on avance. On peut les dire utopiquement révolutionnaires en ce sens. Mais au point où nous en sommes historiquement, leurs impératifs étant devenus les règles générales de l’existence collective, leurs exigences prennent plutôt l’aspect de réformes sectorielles destinées à concrétiser pour de bon leurs principes abstraits. Exemple : les revendications d’égalité entre les sexes…"
Marcel Gauchet : "Les droits de l’Homme comportent une requête absolue, en tant que principe ultime de légitimité : l’alignement des institutions et des règles des rapports sociaux sur l’égale liberté des individus. Après, ils ne disent pas comment faire ; ils ne livrent aucun mode d’emploi. Ils peuvent aussi bien nourrir une volonté de rupture radicale devant le spectacle de la contradiction entre la réalité existante et la norme qui devrait prévaloir que le dessein d’un élargissement progressif des embryons de liberté et d’égalité déjà présents. Ils sont autant réformistes que révolutionnaires dans la démarche. Ce qui est vrai, c’est qu’ils indiquent l’horizon d’une société entièrement différente de la société actuelle. Sauf que cet horizon, comme c’est le lot de tout horizon sur une planète ronde, recule au fur et à mesure qu’on avance. On peut les dire utopiquement révolutionnaires en ce sens. Mais au point où nous en sommes historiquement, leurs impératifs étant devenus les règles générales de l’existence collective, leurs exigences prennent plutôt l’aspect de réformes sectorielles destinées à concrétiser pour de bon leurs principes abstraits. Exemple : les revendications d’égalité entre les sexes…"
Editeur
Lextenso
Année
2019
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°3
Pages
pp. 25-32
ISBN
978 2 275 06543 4
Mot-clé
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature.htm#