La chancellerie et les actes d'Eudes IV, duc de Bourgogne. [Thèse].
Item
Titre
La chancellerie et les actes d'Eudes IV, duc de Bourgogne. [Thèse].
[Thèse de l'École des Chartes, 1975].
Introduction de la thèse :
Né en 1295, Eudes IV succède à son frère Hugues V en mai 1315. Le duché de Bourgogne forme à son avènement un ensemble territorial prospère soumis à l’autorité ducale. Son père Robert II était devenu un « prince français » par son mariage avec une fille de saint Louis ; sous le règne de Philippe le Bel il était chambrier de France. En 1318, Eudes IV épouse la fille aînée de Philippe V ; simultanément, il reçoit la promesse d’hériter des comtés d’Artois et de Bourgogne à la mort de la reine Jeanne de Bourgogne-Comté. En janvier 1330, l’Artois, la Franche-Comté et la Bourgogne sont réunies ; en 1328 déjà, Eudes IV avait reçu une partie de la Champagne en dédommagement des terres que Philippe VI avait conservées aux dépens des filles des derniers rois capétiens.
Après le procès de Robert d’Artois, Eudes IV joue un rôle politique de premier plan à la cour de Philippe VI dont il est le beau-frère. Son influence prépondérante est liée à l’étendue de ses possessions territoriales ; en 1338, son fils Philippe épouse l’héritière des comtés d’Auvergne et de Boulogne. Les Bourguignons sont nombreux auprès du roi, à la Chambre des comptes, au Parlement, à l’Hôtel, au Conseil. Il semble même que le duc ait été chargé de l’éducation militaire et politique du futur Jean le Bon.
Les hostilités entre la France et l’Angleterre frappent durement Eudes IV. En 1346, il perd son fils devant Aiguillon ; Calais, l’une des principales places fortes artésiennes, se rend à Édouard III l’année suivante. Les finances ducales sont gravement obérées à la suite des révoltes de la Franche-Comté dirigées par Jean de Chalon-Arlay que soutient l’argent anglais. Le duc meurt à Sens le 3 avril 1349. Sa belle-fille Jeanne de Boulogne épouse, moins d’un an plus tard, Jean le Bon qui reçoit le bail du duché de Bourgogne durant la minorité de Philippe de Rouvres.
Sous le principat d’Eudes IV, les institutions centrales de l’administration bourguignonne – Conseil, maîtres des comptes, auditeurs des causes d’appeaux, parlement de Beaune et chancellerie, principalement – se précisent et se perfectionnent. En terre d’Empire, le duc a poursuivi une politique d’indépendance vis-à-vis du roi de France, installant même un atelier monétaire à Auxonne.
L’œuvre d’Eudes IV se solde par un échec provisoire, faute d’un héritier en âge de la poursuivre, mais sa puissance annonce celle de ses successeurs Valois.
[Thèse de l'École des Chartes, 1975].
Introduction de la thèse :
Né en 1295, Eudes IV succède à son frère Hugues V en mai 1315. Le duché de Bourgogne forme à son avènement un ensemble territorial prospère soumis à l’autorité ducale. Son père Robert II était devenu un « prince français » par son mariage avec une fille de saint Louis ; sous le règne de Philippe le Bel il était chambrier de France. En 1318, Eudes IV épouse la fille aînée de Philippe V ; simultanément, il reçoit la promesse d’hériter des comtés d’Artois et de Bourgogne à la mort de la reine Jeanne de Bourgogne-Comté. En janvier 1330, l’Artois, la Franche-Comté et la Bourgogne sont réunies ; en 1328 déjà, Eudes IV avait reçu une partie de la Champagne en dédommagement des terres que Philippe VI avait conservées aux dépens des filles des derniers rois capétiens.
Après le procès de Robert d’Artois, Eudes IV joue un rôle politique de premier plan à la cour de Philippe VI dont il est le beau-frère. Son influence prépondérante est liée à l’étendue de ses possessions territoriales ; en 1338, son fils Philippe épouse l’héritière des comtés d’Auvergne et de Boulogne. Les Bourguignons sont nombreux auprès du roi, à la Chambre des comptes, au Parlement, à l’Hôtel, au Conseil. Il semble même que le duc ait été chargé de l’éducation militaire et politique du futur Jean le Bon.
Les hostilités entre la France et l’Angleterre frappent durement Eudes IV. En 1346, il perd son fils devant Aiguillon ; Calais, l’une des principales places fortes artésiennes, se rend à Édouard III l’année suivante. Les finances ducales sont gravement obérées à la suite des révoltes de la Franche-Comté dirigées par Jean de Chalon-Arlay que soutient l’argent anglais. Le duc meurt à Sens le 3 avril 1349. Sa belle-fille Jeanne de Boulogne épouse, moins d’un an plus tard, Jean le Bon qui reçoit le bail du duché de Bourgogne durant la minorité de Philippe de Rouvres.
Sous le principat d’Eudes IV, les institutions centrales de l’administration bourguignonne – Conseil, maîtres des comptes, auditeurs des causes d’appeaux, parlement de Beaune et chancellerie, principalement – se précisent et se perfectionnent. En terre d’Empire, le duc a poursuivi une politique d’indépendance vis-à-vis du roi de France, installant même un atelier monétaire à Auxonne.
L’œuvre d’Eudes IV se solde par un échec provisoire, faute d’un héritier en âge de la poursuivre, mais sa puissance annonce celle de ses successeurs Valois.
Auteur
COURTEL, Anne-Lise
Année
1975
Type
Thèse
Titre du périodique
Numéro
1975, p. 53-58
Mot-clé
Eudes IV, duc de Bourgogne (v. 1295-1349)
Chancelleries ducales et comtales
Maison capétienne de Bourgogne
XIIIe, XIVe
Chancelleries ducales et comtales
Maison capétienne de Bourgogne
XIIIe, XIVe