Aux origines intellectuelles de l'Union Européenne. L'idée d'Europe unie de 1919 à 1939.
Item
Titre
Aux origines intellectuelles de l'Union Européenne. L'idée d'Europe unie de 1919 à 1939.
Auteur
CHABOT, Jean-Luc
Résumé
Présentation de l'éditeur :
L'identité culturelle de l'Europe historique et civilisationnelle existe bel et bien mais celle de l'Union européenne, quelle est-elle ? Une machine institutionnelle au service d'une pluralité de têtes économiques et politiques ne suffit pas à créer une communauté de destin : comment y parvenir ? C'est là peut-être que la relecture des débats intellectuels et militants des constructeurs de l'Europe de l'entre-deux-guerres apparaît comme féconde d'inspirations. Il ne s'agit évidemment pas de tenter de créer comme aux temps de Richard de Coudenhove-Kalergi, de Gaston Riou ou de Julien Benda, une nouvelle « religion séculière » ; mais faut-il se contenter du savant mécanisme géré par des « spécialistes » qui peuplent les administrations nationales et de l'Union, qui entourent les politiques ou qui le sont devenus, sur un fond de légitimité démocratique plus procédurale que réelle ? Pour l'instant, la machine commune de notre mise en commun minimale a rempli sa fonction interne de paix entre les États membres et de prospérité matérielle pour ses peuples ; mais faute d'enracinement vital, d'idéal à atteindre en commun et de capacité à mobiliser des énergies et à susciter des enthousiasmes au sein de ces mêmes populations, la construction est fragile et son devenir est incertain ; il est vrai qu'elle n'est qu'une superstructure et que demeurent ceux qui l'ont inventée : les Etats-nations. Nous, citoyens nationaux-européens, nous avons souvent plusieurs patries, hiérarchisées entre elles ; mais, pour l'instant, ni l'Union européenne et encore moins le Conseil de l'Europe, n'en font partie du fait de n'être point des patries : elles ne constituent pas des matrices culturelles et éducatives spécifiques à l'égard desquelles tout être humain ressent une piété débitrice de l'identité structurante de sa propre individualité. « <i>Europe, ma patrie !</i> » s'exclamait Gaston Riou en 1928 ; « <i>Europe, ma seconde patrie</i> » lui répliquait alors Raymond Poincaré ; ni l'une ni l'autre pour l'instant, mais ce mécanisme instrumental efficace qui sert nos intérêts.
L'identité culturelle de l'Europe historique et civilisationnelle existe bel et bien mais celle de l'Union européenne, quelle est-elle ? Une machine institutionnelle au service d'une pluralité de têtes économiques et politiques ne suffit pas à créer une communauté de destin : comment y parvenir ? C'est là peut-être que la relecture des débats intellectuels et militants des constructeurs de l'Europe de l'entre-deux-guerres apparaît comme féconde d'inspirations. Il ne s'agit évidemment pas de tenter de créer comme aux temps de Richard de Coudenhove-Kalergi, de Gaston Riou ou de Julien Benda, une nouvelle « religion séculière » ; mais faut-il se contenter du savant mécanisme géré par des « spécialistes » qui peuplent les administrations nationales et de l'Union, qui entourent les politiques ou qui le sont devenus, sur un fond de légitimité démocratique plus procédurale que réelle ? Pour l'instant, la machine commune de notre mise en commun minimale a rempli sa fonction interne de paix entre les États membres et de prospérité matérielle pour ses peuples ; mais faute d'enracinement vital, d'idéal à atteindre en commun et de capacité à mobiliser des énergies et à susciter des enthousiasmes au sein de ces mêmes populations, la construction est fragile et son devenir est incertain ; il est vrai qu'elle n'est qu'une superstructure et que demeurent ceux qui l'ont inventée : les Etats-nations. Nous, citoyens nationaux-européens, nous avons souvent plusieurs patries, hiérarchisées entre elles ; mais, pour l'instant, ni l'Union européenne et encore moins le Conseil de l'Europe, n'en font partie du fait de n'être point des patries : elles ne constituent pas des matrices culturelles et éducatives spécifiques à l'égard desquelles tout être humain ressent une piété débitrice de l'identité structurante de sa propre individualité. « <i>Europe, ma patrie !</i> » s'exclamait Gaston Riou en 1928 ; « <i>Europe, ma seconde patrie</i> » lui répliquait alors Raymond Poincaré ; ni l'une ni l'autre pour l'instant, mais ce mécanisme instrumental efficace qui sert nos intérêts.
Editeur
Grenoble, Presses universitaires de Grenoble. (Collection : <i>Libres cours>/i>)
Année
2005
Type
Monographie
Pages
353 p.
Mot-clé
Histoire de l'Europe
Construction européenne
XXe
Construction européenne
XXe