Le fait divers en République. Histoire sociale de 1870 à nos jours.
Item
Titre
Le fait divers en République. Histoire sociale de 1870 à nos jours.
Edition
Texte remanié d'une thèse Aix-Marseille, 1996 : <i>Histoire des faits divers en République (1870-1992) : une approche de la laïcisation de la Providence</i>.
Auteur
M'SILI, Marine
Résumé
Description de la thèse :
Les faits divers ont donne lieu a de nombreux discours qui les confinent a un rôle spécifique : montrer la violence et le sang pour satisfaire les gouts du public populaire. L'analyse d'un corpus de 5300 faits divers parus dans deux quotidiens régionaux, <i>Le Petit marseillais</i> (1870-1944) puis <i>Le Provençal</i> (1944 à nos jours) remet en question cette image. Au terme d'une investigation détaillée de la forme et du fond de ces informations parues dans la presse, il apparait que les accidents, meurtres, suicides, vols, catastrophes naturelles, affaires de mœurs, etc. n'ont pas pour fonction finale d'informer sur des événements mais sont autant de prétextes à un discours sur le hasard. La chronique des faits divers affirme ainsi qu'un principe supérieur gouverne les destinées individuelles. En dernière instance, la providence apparait responsable des événements hors normes qui sont rapportes. Or, la période étudiée (1870-1992) est celle d'une profonde laïcisation de la société. L'étude de l'évolution des faits divers montre que peu a peu l'idée de providence se modifie. Au cours d'une première période (1870-1914), l'univers des faits divers est marqué par les empreintes de la providence divine. Il s'inscrit en cela dans la tradition de ses ancêtres, les occasionnels et canards des XVIe-XIXe siècles. Progressivement, des références a la société apparaissent dans toutes les catégories de faits divers. Pour finir, dans les années 1990, un nouveau modèle de récit apparait dans la presse : le fait de société. Ce dernier se nourrit des mêmes événements que le fait divers mais il renvoie la responsabilité finale de ces écarts à la norme à un dysfonctionnement de la société.
Les faits divers ont donne lieu a de nombreux discours qui les confinent a un rôle spécifique : montrer la violence et le sang pour satisfaire les gouts du public populaire. L'analyse d'un corpus de 5300 faits divers parus dans deux quotidiens régionaux, <i>Le Petit marseillais</i> (1870-1944) puis <i>Le Provençal</i> (1944 à nos jours) remet en question cette image. Au terme d'une investigation détaillée de la forme et du fond de ces informations parues dans la presse, il apparait que les accidents, meurtres, suicides, vols, catastrophes naturelles, affaires de mœurs, etc. n'ont pas pour fonction finale d'informer sur des événements mais sont autant de prétextes à un discours sur le hasard. La chronique des faits divers affirme ainsi qu'un principe supérieur gouverne les destinées individuelles. En dernière instance, la providence apparait responsable des événements hors normes qui sont rapportes. Or, la période étudiée (1870-1992) est celle d'une profonde laïcisation de la société. L'étude de l'évolution des faits divers montre que peu a peu l'idée de providence se modifie. Au cours d'une première période (1870-1914), l'univers des faits divers est marqué par les empreintes de la providence divine. Il s'inscrit en cela dans la tradition de ses ancêtres, les occasionnels et canards des XVIe-XIXe siècles. Progressivement, des références a la société apparaissent dans toutes les catégories de faits divers. Pour finir, dans les années 1990, un nouveau modèle de récit apparait dans la presse : le fait de société. Ce dernier se nourrit des mêmes événements que le fait divers mais il renvoie la responsabilité finale de ces écarts à la norme à un dysfonctionnement de la société.
Editeur
Paris, C.N.R.S. Éditions
Année
2000
Type
Monographie
Pages
311 p.
Mot-clé
Faits divers
Histoire sociale
XIXe, XXe
Histoire sociale
XIXe, XXe