« <i>Cette ville était alors comme un bois...</i> ». Criminalité et opinion publique à Paris dans les années qui précèdent l'affaire Cartouche (1715-1721).
Item
Titre
« <i>Cette ville était alors comme un bois...</i> ». Criminalité et opinion publique à Paris dans les années qui précèdent l'affaire Cartouche (1715-1721).
Auteur
PEVERI, Patrice
Résumé
Résumé :
L'analyse quantitative des « nouvelles à la main » compilées par J. Buvat dans son « Journal de la Régence », indique la montée, dans la capitale, d'un sentiment d'insécurité qui s'inscrit dans la conjoncture de la fièvre spéculative suscitée par l'expérience financière de J. Law. Alarmée par quelques crimes atypiques commis sur des porteurs d'actions, l'opinion publique, inquiétée par les manipulations financières auxquelles se livrait le pouvoir, perçut une vague de meurtres sanglants enflée par l'imaginaire collectif. Commentaires et rumeurs relatant ces faits-divers crapuleux montrent cependant que la parole sociale n'en imputa pas la responsabilité au monde des truands. Tout au contraire, à partir de quelques cas élucidés par la justice, elle construisit une représentation de la délinquance dénonçant les effets pervers de la spéculation et, plus largement, la nocivité du « Système » soutenu par le Régent. Dès lors, les raisons qui amenèrent les autorités à promouvoir l'immense opération de démantèlement de la pègre parisienne que fut le procès de L. D. Cartouche s'éclairent d'un jour nouveau. Il s'agissait au plus vite de démontrer la responsabilité d'une vaste organisation criminelle dirigée par un chef tout puissant : la mythologie cartouchienne trouve là son origine.
L'analyse quantitative des « nouvelles à la main » compilées par J. Buvat dans son « Journal de la Régence », indique la montée, dans la capitale, d'un sentiment d'insécurité qui s'inscrit dans la conjoncture de la fièvre spéculative suscitée par l'expérience financière de J. Law. Alarmée par quelques crimes atypiques commis sur des porteurs d'actions, l'opinion publique, inquiétée par les manipulations financières auxquelles se livrait le pouvoir, perçut une vague de meurtres sanglants enflée par l'imaginaire collectif. Commentaires et rumeurs relatant ces faits-divers crapuleux montrent cependant que la parole sociale n'en imputa pas la responsabilité au monde des truands. Tout au contraire, à partir de quelques cas élucidés par la justice, elle construisit une représentation de la délinquance dénonçant les effets pervers de la spéculation et, plus largement, la nocivité du « Système » soutenu par le Régent. Dès lors, les raisons qui amenèrent les autorités à promouvoir l'immense opération de démantèlement de la pègre parisienne que fut le procès de L. D. Cartouche s'éclairent d'un jour nouveau. Il s'agissait au plus vite de démontrer la responsabilité d'une vaste organisation criminelle dirigée par un chef tout puissant : la mythologie cartouchienne trouve là son origine.
Année
1997
Type
Article
Titre du périodique
Numéro
1997, volume 1, n° 2, p. 51-73
Mot-clé
Paris
Crimes - Criminalité
Opinion publique
Spéculation boursière
Cartouche
XVIIIe
Vols de grands chemins
Bandits - Banditisme
Bandits de grands chemins
Crimes - Criminalité
Opinion publique
Spéculation boursière
Cartouche
XVIIIe
Vols de grands chemins
Bandits - Banditisme
Bandits de grands chemins