Paul Vladimir et le <i>Ius Gentium</i> Polonais : un droit de résistance au début du XVe siècle ?
Item
Titre
Paul Vladimir et le <i>Ius Gentium</i> Polonais : un droit de résistance au début du XVe siècle ?
Auteur
CHOLLET, Loïc
Résumé
Résumé :
La crise politique qui a suivi le christianisation de la Lituanie (1387) entre la Pologne du roi Jagellon et l'Ordre Teutonique a provoqué un débat crucial concernant la tolérance religieuse et la question de la guerre juste. Le problème a été mené devant le concile de Constance (1414-1418) où les porte-parole des deux parties devaient prouver la justesse de leur cause. Basant ses discours sur les idées de l'école polonaise du <i>ius gentium</i> et sur de grandes autorités chrétiennes (essentiellement Innocent IV et le cardinal Zabarella), le recteur de l'Université de Cracovie, Paul Vladimir, s'est opposé à la propagande de l'Ordre en démontrant l'injustice des guerres menées par les Chevaliers Teutoniques contre les « infidèles » lituaniens et les « traitres » polonais. Par la suite, il a attaqué l'idéologie et les pratiques de l'Ordre en expliquant que cacher un comportement cruel sous un déguisement chrétien n'est rien d'autre que mensonge, crime et hérésie. Il a alors demandé que l'Ordre Teutonique soit démantelé, que ses membres le quittent et que ses sujets se soulèvent ; ainsi résister à cet adversaire injuste et même hérétique deviendrait légitime. En explorant ses discours et en rappelant le contexte historique et idéologique, cet article montre comment un droit de résistance particulier peut être trouvé dans la pensée politique de Vladimir, et comment cette théorie a émergé en Pologne au début du XVe siècle, dans le cadre de la lutte contre l'Ordre Teutonique.
La crise politique qui a suivi le christianisation de la Lituanie (1387) entre la Pologne du roi Jagellon et l'Ordre Teutonique a provoqué un débat crucial concernant la tolérance religieuse et la question de la guerre juste. Le problème a été mené devant le concile de Constance (1414-1418) où les porte-parole des deux parties devaient prouver la justesse de leur cause. Basant ses discours sur les idées de l'école polonaise du <i>ius gentium</i> et sur de grandes autorités chrétiennes (essentiellement Innocent IV et le cardinal Zabarella), le recteur de l'Université de Cracovie, Paul Vladimir, s'est opposé à la propagande de l'Ordre en démontrant l'injustice des guerres menées par les Chevaliers Teutoniques contre les « infidèles » lituaniens et les « traitres » polonais. Par la suite, il a attaqué l'idéologie et les pratiques de l'Ordre en expliquant que cacher un comportement cruel sous un déguisement chrétien n'est rien d'autre que mensonge, crime et hérésie. Il a alors demandé que l'Ordre Teutonique soit démantelé, que ses membres le quittent et que ses sujets se soulèvent ; ainsi résister à cet adversaire injuste et même hérétique deviendrait légitime. En explorant ses discours et en rappelant le contexte historique et idéologique, cet article montre comment un droit de résistance particulier peut être trouvé dans la pensée politique de Vladimir, et comment cette théorie a émergé en Pologne au début du XVe siècle, dans le cadre de la lutte contre l'Ordre Teutonique.
Année
2012
Type
Article
Titre du périodique
Titre court
M.S.H.D.B.
Numéro
2012 [2013], t. 69, <i>Résistances au droit et droit de résistance</i>, p. 43-67
Mot-clé
Droit de résistance
Paul Vladimir (recteur de l'Université de Cracovie)
Chevaliers teutoniques
Guerre juste
Tolérance religieuse
Concile de Constance (1414-1418)
Pologne
Lituanie
XVe
Paul Vladimir (recteur de l'Université de Cracovie)
Chevaliers teutoniques
Guerre juste
Tolérance religieuse
Concile de Constance (1414-1418)
Pologne
Lituanie
XVe