Du bois au charbon dans les salines lorraines.
Item
Titre
Du bois au charbon dans les salines lorraines.
Edition
(in : "Le travail avant la révolution industrielle". Actes du 127è Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Nancy, 2002).
Auteur
LORMANT, François
Résumé
Depuis l'âge du Bronze, la Lorraine produit du sel et de nombreux travaux archéologiques témoignent aujourd'hui de cette intense activité appelée « le briquetage de la Seille ». Le principe de fabrication est simple : il suffit de recueillir l'eau salée suintant du sol et de la faire évaporer dans de grands chaudrons ou poêles à sel en les chauffant au bois. L'activité salicole à la fin du XVIIIe siècle a peu évolué depuis l'Antiquité et le Moyen Âge : des briquetages à la saline moderne, les techniques de fabrication sont similaires. Pour former le sel, les salines consomment des quantités de plus en plus considérables de bois, l'activité des salines ne cessant de croître. A la veille de la Révolution, la consommation excède 100 000 stères par an et plus de deux millions de fagots. La Lorraine dispose alors d'abondantes ressources : plus du quart de son sol est couvert de forêts avec 720.000 hectares boisés. Les salines de Dieuze et de Château-Salins profitent d’affectations spéciales, c’est-à-dire que les produits de certains cantons de forêts domaniales sont exclusivement attribués pour la cuite du sel. Ces affectations sont encore appelées cantons d'assurance. Elles ne sont pas spécifiques à l'industrie salicole et répondent à des mesures incitatives favorisant la création de nouvelles entreprises. En 1786, 58.000 arpents en mesure de Lorraine, soit 17.231 hectares sont exclusivement affectés à l’approvisionnement des trois salines de Château-Salins, Dieuze et Moyenvic, soit un sixième des forêts domaniales lorraines. La gestion des bois des salines impose la création d'une administration autonome, chargée exclusivement de l'approvisionnement en bois, la Commission de Réformation des bois affectés aux salines, mise en place en 1750.
Les étendues forestières sont néanmoins tellement importantes que l’approvisionnement des salines en combustible utilisé pour cuire l'eau salée semble illimité. Le souci d’économie ne représente donc pas encore une préoccupation constante. Cependant peu à peu, les récriminations des populations proches des salines et le prix des matières premières entraînent la Ferme à chercher de nouvelles solutions. L’adoption d’un combustible minéral tel que la houille ou le charbon est moyen le plus économique et le plus avantageux. Progressivement, la houille s'impose et accompagne le passage de l'industrie salicole à celle chimique dans le premier quart du XIXe siècle.
Les étendues forestières sont néanmoins tellement importantes que l’approvisionnement des salines en combustible utilisé pour cuire l'eau salée semble illimité. Le souci d’économie ne représente donc pas encore une préoccupation constante. Cependant peu à peu, les récriminations des populations proches des salines et le prix des matières premières entraînent la Ferme à chercher de nouvelles solutions. L’adoption d’un combustible minéral tel que la houille ou le charbon est moyen le plus économique et le plus avantageux. Progressivement, la houille s'impose et accompagne le passage de l'industrie salicole à celle chimique dans le premier quart du XIXe siècle.
Editeur
Paris, CTHS (éditions électroniques).
Année
2006
Type
Article
Numéro
p. 359-367.
Mot-clé
Bois
Forêts
Charbon
Salines lorraines
Forêts
Charbon
Salines lorraines