Lire, écrire, transcrire. Le travail des rédacteurs de cartulaires en Bas-Languedoc (XIe-XIIIe siècles). [Thèse].
Item
Titre
Lire, écrire, transcrire. Le travail des rédacteurs de cartulaires en Bas-Languedoc (XIe-XIIIe siècles). [Thèse].
Thèse de doctorat, Histoire médiévale, Paris I, 2000. Compte rendu de Mireille Mousnier : <i>Annales du Midi - Revue de la France méridionale</i>, 2004, t. 116, n° 245, p. 111-112.
Résumé de la thèse :
Les cartulaires ont jusqu'à présent surtout été considérés comme des "kopialbucher" qui fournissent aux historiens la transcription de textes qui ne sont pas parvenus jusqu'à eux sous la forme d'originaux. Or, la copie de parchemins du chartrier dans un codex conduit, lorsqu'elle est suivie pas à pas, à saisir la signification culturelle et sociale de la fabrication de ces "secondary records". En Bas-Languedoc, ils apparaissent dans les monastères bénédictins au cours de la décennie 1070, au moment où l'effort de construction de la seigneurie monastique, engagé depuis la fin du Xe siècle, a déjà largement porte ses fruits. Les cartulaires s'insèrent dans des dispositifs textuels et mémoriels complexes. La rédaction des <i>codices</i> conduit en effet les scribes à reconstruire un passé mythifié et contribué à produire une mise en ordre des espaces, du patrimoine et des réseaux de relation. Elle oblige également les contemporains à s'interroger sur les sources de l'autorité et singulièrement sur les relations que la mémoire d'une communauté entretient avec ses productions écrites. Au début du XIIe siècle, sont rédigés les premiers cartulaires de chapitres cathédraux, alors que le mouvement de régularisation et la séparation des menses canoniale et épiscopale contraignent les chanoines et les évêques à partager le patrimoine et les droits acquis au cours des siècles précédents. L'histoire propre à chacune des institutions détermine la profondeur historique des cartulaires rédigés. Parallèlement, la pénétration progressive du droit savant et l'émergence du notariat public modifient profondément la relation que la société languedocienne entretient avec l'écrit. On assiste, au cours du XIIIe siècle, à une double évolution ; les dossiers des cartulaires, dorénavant rédiges par des notaires, ne s'intéressent qu'aux biens subissant des contestations. Les études notariales se sont substituées aux cartulaires dans la fonction de conservation des documents de la pratique. De plus, la culture juridique des rédacteurs les conduit à réexaminer la documentation passée à l'aune de leurs préoccupations contemporaines : de nombreux dossiers répondent à cette nouvelle logique, qui s'insère plus largement dans le contexte de mise en ordre des pratiques juridiques et sociales dont témoigne la rédaction contemporaine des coutumes.
Thèse de doctorat, Histoire médiévale, Paris I, 2000. Compte rendu de Mireille Mousnier : <i>Annales du Midi - Revue de la France méridionale</i>, 2004, t. 116, n° 245, p. 111-112.
Résumé de la thèse :
Les cartulaires ont jusqu'à présent surtout été considérés comme des "kopialbucher" qui fournissent aux historiens la transcription de textes qui ne sont pas parvenus jusqu'à eux sous la forme d'originaux. Or, la copie de parchemins du chartrier dans un codex conduit, lorsqu'elle est suivie pas à pas, à saisir la signification culturelle et sociale de la fabrication de ces "secondary records". En Bas-Languedoc, ils apparaissent dans les monastères bénédictins au cours de la décennie 1070, au moment où l'effort de construction de la seigneurie monastique, engagé depuis la fin du Xe siècle, a déjà largement porte ses fruits. Les cartulaires s'insèrent dans des dispositifs textuels et mémoriels complexes. La rédaction des <i>codices</i> conduit en effet les scribes à reconstruire un passé mythifié et contribué à produire une mise en ordre des espaces, du patrimoine et des réseaux de relation. Elle oblige également les contemporains à s'interroger sur les sources de l'autorité et singulièrement sur les relations que la mémoire d'une communauté entretient avec ses productions écrites. Au début du XIIe siècle, sont rédigés les premiers cartulaires de chapitres cathédraux, alors que le mouvement de régularisation et la séparation des menses canoniale et épiscopale contraignent les chanoines et les évêques à partager le patrimoine et les droits acquis au cours des siècles précédents. L'histoire propre à chacune des institutions détermine la profondeur historique des cartulaires rédigés. Parallèlement, la pénétration progressive du droit savant et l'émergence du notariat public modifient profondément la relation que la société languedocienne entretient avec l'écrit. On assiste, au cours du XIIIe siècle, à une double évolution ; les dossiers des cartulaires, dorénavant rédiges par des notaires, ne s'intéressent qu'aux biens subissant des contestations. Les études notariales se sont substituées aux cartulaires dans la fonction de conservation des documents de la pratique. De plus, la culture juridique des rédacteurs les conduit à réexaminer la documentation passée à l'aune de leurs préoccupations contemporaines : de nombreux dossiers répondent à cette nouvelle logique, qui s'insère plus largement dans le contexte de mise en ordre des pratiques juridiques et sociales dont témoigne la rédaction contemporaine des coutumes.
Edition
Thèse, Université de Paris I.Compte rendu de Mireille MOUSNIER : <i>Annales du Midi - Revue de la France méridionale</i>, 2004, t. 116, n° 245, p. 111-112.
Auteur
CHASTANG, Pierre
Editeur
A.N.R.T.
Année
2000
Type
Thèse
Pages
709 p.
Mot-clé
Languedoc
Scribes
Chartes - Chartriers - Cartulaires
Abbaye de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert, Hérault)
Abbaye d'Aniane (Hérault)
<i>Miles conversus</i>
Bas-Languedoc
Manuscrits
Copistes
Chapitres collégiaux et cathédraux
Ordres monastiques
Culture juridique
XIe, XIIe, XIIIe
Scribes
Chartes - Chartriers - Cartulaires
Abbaye de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert, Hérault)
Abbaye d'Aniane (Hérault)
<i>Miles conversus</i>
Bas-Languedoc
Manuscrits
Copistes
Chapitres collégiaux et cathédraux
Ordres monastiques
Culture juridique
XIe, XIIe, XIIIe