De la logique à la civilité : disputes et conférences des guerres de Religion (1560-1610). [Thèse].
Item
Titre
De la logique à la civilité : disputes et conférences des guerres de Religion (1560-1610). [Thèse].
Thèse doctorat, Littérature française, Grenoble 3, 1999.
Résumé de la thèse :
La controverse qui accompagne les grands bouleversements religieux du XVIe siècle prend d'abord pour modèle la <i>disputatio in utramque partem</i> heritée des pratiques scolastiques, puis, au fil du siècle, s'ouvre de plus en plus aux principes de la conversation civile, reservés normalement au discours de la discussion privée. Ainsi Erasme oppose encore controverse en privé et dispute en public, mais l'échec du colloque de Poissy et des premières conférences théologiques est analysé, dans les années 1560, en termes de civilité. L'espoir de concorde par le dialogue rejoint en effet la recherche de l'efficacité dialectique, qui passe, quant à elle par la primauté de l'<i>aptum</i>, sous la forme d'une douce adaptation à l'interlocuteur. Seule une rhétorique de l'<i>otium</i>, possible dans un contexte prive, permet d'établir l'accord civil minimal préalable à la conférence. S'adaptant de plus en plus a son public, la dispute religieuse finit par devenir un hybride de rhétorique et de logique, un spectacle public fonde sur une imitation plus ou moins réussie du discours prive. De 1560 a 1610, la théologie passe ainsi de l'université à la cour. Son introduction dans la sphère des mondains rencontre alors les exigences de la civilité chrétienne. Alors que les tentatives de vulgarisation d'une science a priori sacrée et difficile posent les premiers jalons d'une esthétique de l'honnêteté, la réflexion sur la conférence établit également la distinction, très précieuse, entre la foi et l'amitié civile, lointaine fondatrice de notre laîcité.
Thèse doctorat, Littérature française, Grenoble 3, 1999.
Résumé de la thèse :
La controverse qui accompagne les grands bouleversements religieux du XVIe siècle prend d'abord pour modèle la <i>disputatio in utramque partem</i> heritée des pratiques scolastiques, puis, au fil du siècle, s'ouvre de plus en plus aux principes de la conversation civile, reservés normalement au discours de la discussion privée. Ainsi Erasme oppose encore controverse en privé et dispute en public, mais l'échec du colloque de Poissy et des premières conférences théologiques est analysé, dans les années 1560, en termes de civilité. L'espoir de concorde par le dialogue rejoint en effet la recherche de l'efficacité dialectique, qui passe, quant à elle par la primauté de l'<i>aptum</i>, sous la forme d'une douce adaptation à l'interlocuteur. Seule une rhétorique de l'<i>otium</i>, possible dans un contexte prive, permet d'établir l'accord civil minimal préalable à la conférence. S'adaptant de plus en plus a son public, la dispute religieuse finit par devenir un hybride de rhétorique et de logique, un spectacle public fonde sur une imitation plus ou moins réussie du discours prive. De 1560 a 1610, la théologie passe ainsi de l'université à la cour. Son introduction dans la sphère des mondains rencontre alors les exigences de la civilité chrétienne. Alors que les tentatives de vulgarisation d'une science a priori sacrée et difficile posent les premiers jalons d'une esthétique de l'honnêteté, la réflexion sur la conférence établit également la distinction, très précieuse, entre la foi et l'amitié civile, lointaine fondatrice de notre laîcité.
Auteur
HENTZ-DUBAIL, Isabelle
Editeur
A.N.R.T.
Année
1999
Type
Thèse
Pages
560 p
Mot-clé
Guerres de religion
Protestants - Protestantisme - Réforme
Controverses religieuse
Rhétorique
XVIe
Protestants - Protestantisme - Réforme
Controverses religieuse
Rhétorique
XVIe