Nice au lendemain du traité d'Utrecht (1713) entre maison de Savoie et royaume de France.

Titre

Nice au lendemain du traité d'Utrecht (1713) entre maison de Savoie et royaume de France.
In : Olivier Vernier (sous la dir. de), <i>Du comté de Nice aux Alpes-Maritimes. Les représentation d’un espace politique et culturel dans l’histoire.</i>. Actes du colloque de Nice (16-17 avril 1999). [250 p.].

Auteur

CHAUMET, Pierre-Olivier

Résumé

Résumé : En 1713, le traité d'Utrecht permet au duc de Savoie de mettre un terme aux prétentions françaises sur le pays niçois. Des relations diplomatiques sont de nouveau rétablies entre la France et le Piémont : un ambassadeur vient représenter Louis XIV à Turin et l'on tente de renouer avec une tradition plus ancienne, l'établissement d'un consulat de France à Nice. Au XVIIIe siècle, les consuls français jouent le rôle d'observateur privilégiés à l'étranger. Les archives consulaires, regroupées à Paris, sont composées de lettres, de rapports et de statistiques, qui offrent une documentation cohérente sur le monde méditerranéen. Ces notes résultent de la traduction, plus ou moins objectives, de la réalité vue par l'agent français, dont on peut se demander s'il n'exagère pas parfois les sympathies de la population pour le royaume de France. Cette réserve mise à part, ces informations constituent tout de même de précieux témoignages. Dans cette période d'incertitude diplomatique entre les Maisons de France et de Savoie, l'installation d'un consul français à Nice n'est pas perçue par la cour de Turin comme un preuve d'amitié. Les autorités se méfient beaucoup de cet agent extraordinaire, vue comme un espion, dont on suspecte tous les actes même les plus innocents. Victor-Amédée II connaît les ambitions de la France, trop proche pour ne pas être dangereuse. Il sait que son puissant voisin tient à conserver une influence sur le comté, qui reste malgré la paix, l'objet de convoitises. Nice retournée sous domination savoisienne, Louis XIV comprend rapidement l'avantage qu'il peut retirer du consulat français installée dans le pays. La correspondance assidue du consul le renseigne ainsi sur la position des Niçois face au changement de souveraineté. Celle-ci se caractérise par une certaine réticence à l'égard de la Maison de Savoie, mais aussi par de la sympathie pour le royaume de France.