L'autre et le frère. L'étranger et la franc-maçonnerie au XVIIIe siècle. [Thèse].
Item
Titre
L'autre et le frère. L'étranger et la franc-maçonnerie au XVIIIe siècle. [Thèse].
Thèse de doctorat, Histoire, Université d'Artois, 1997.
Résumé de la thèse :
À partir d'un constat surprenant : l'origine étrangère de la franc-maçonnerie française n'a donné lieu à aucune étude visant à apprécier l'importance du fait étranger dans son essor et son développement, il s'agit de revisiter une dimension essentielle - l'ouverture à l'autre, reconnu par delà sa différence comme un frère - mais méconnue de la sociabilité maçonnique et de son horizon mental. La franc-maçonnerie se définit fondamentalement comme l'anti-Babel, elle vise à la réunion des "Frères dispersés sur les deux hémisphères". L'étude du cosmopolitisme et de l'universalisme des francs-maçons, des discours qui les supportent, révèle les contours de l'oekoumene maçonnique. Ses bornes, objet de nombreuses polémiques, maintiennent aux marges de la fraternité l'Autre absolu, qui prend selon le contexte les traits du juif, du musulman, ou du "sang mêlé" dans les Antilles. Son introduction dans l'enceinte sacrée, où une élite sociale se reproduit et affiche sa cohésion, risquerait de mettre à mal l'harmonie d'une communauté de frères, qui se sont préalablement reconnus comme des pairs. L'étude de la composition du groupe des francs-maçons étrangers, deux à trois mille pour le XVIIIe siècle, dont un millier a pu être identifié -leurs fiches biographiques sont annexées à la thèse- apporte également une contribution originale à l'histoire des étrangers en France au XVIIIe siècle. Par sa plasticité, la sociabilité maçonnique accueille aussi bien les étudiants en médecine irlandais de Paris ou Reims que les barons baltes venus étudier à l'université de Strasbourg, les négociants de la Baltique qui peuplent l'Amitié, Orient de Bordeaux, que les aristocrates de séjour à Paris qui se retrouvent à la réunion des étrangers. Les sources maçonniques permettent d'étudier leurs réseaux culturels, professionnels et sociables, leur stratégie d'intégration à la société d'accueil et ses modalités. Significativement, le tropisme anglais doit être revu à la baisse, à la différence des composantes germaniques, scandinaves, irlandaises et russes. On a ainsi la possibilité de confirmer les acquis de l'histoire économique et sociale. Enfin l'étude montre que le cosmopolitisme ne résiste pas davantage que le cosmopolitisme des Lumières à l'émergence du nationalisme et à l'irruption des a priori profanes.
Thèse de doctorat, Histoire, Université d'Artois, 1997.
Résumé de la thèse :
À partir d'un constat surprenant : l'origine étrangère de la franc-maçonnerie française n'a donné lieu à aucune étude visant à apprécier l'importance du fait étranger dans son essor et son développement, il s'agit de revisiter une dimension essentielle - l'ouverture à l'autre, reconnu par delà sa différence comme un frère - mais méconnue de la sociabilité maçonnique et de son horizon mental. La franc-maçonnerie se définit fondamentalement comme l'anti-Babel, elle vise à la réunion des "Frères dispersés sur les deux hémisphères". L'étude du cosmopolitisme et de l'universalisme des francs-maçons, des discours qui les supportent, révèle les contours de l'oekoumene maçonnique. Ses bornes, objet de nombreuses polémiques, maintiennent aux marges de la fraternité l'Autre absolu, qui prend selon le contexte les traits du juif, du musulman, ou du "sang mêlé" dans les Antilles. Son introduction dans l'enceinte sacrée, où une élite sociale se reproduit et affiche sa cohésion, risquerait de mettre à mal l'harmonie d'une communauté de frères, qui se sont préalablement reconnus comme des pairs. L'étude de la composition du groupe des francs-maçons étrangers, deux à trois mille pour le XVIIIe siècle, dont un millier a pu être identifié -leurs fiches biographiques sont annexées à la thèse- apporte également une contribution originale à l'histoire des étrangers en France au XVIIIe siècle. Par sa plasticité, la sociabilité maçonnique accueille aussi bien les étudiants en médecine irlandais de Paris ou Reims que les barons baltes venus étudier à l'université de Strasbourg, les négociants de la Baltique qui peuplent l'Amitié, Orient de Bordeaux, que les aristocrates de séjour à Paris qui se retrouvent à la réunion des étrangers. Les sources maçonniques permettent d'étudier leurs réseaux culturels, professionnels et sociables, leur stratégie d'intégration à la société d'accueil et ses modalités. Significativement, le tropisme anglais doit être revu à la baisse, à la différence des composantes germaniques, scandinaves, irlandaises et russes. On a ainsi la possibilité de confirmer les acquis de l'histoire économique et sociale. Enfin l'étude montre que le cosmopolitisme ne résiste pas davantage que le cosmopolitisme des Lumières à l'émergence du nationalisme et à l'irruption des a priori profanes.
Auteur
BEAUREPAIRE, Pierre-Yves
Editeur
ANRT 1997, 4MF
Année
1997
Type
Thèse
Mot-clé
Francs-maçons - Franc-maçonnerie
Cosmopolitisme
Universalisme
Étrangers
Europe
XVIIIe
Cosmopolitisme
Universalisme
Étrangers
Europe
XVIIIe