Le projet émigrationniste de Mary Ann Shadd (1823-1893). Quel(s) rôle(s) pour le droit dans l’émancipation des Noir·es américain·es ?
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Titre
Le projet émigrationniste de Mary Ann Shadd (1823-1893). Quel(s) rôle(s) pour le droit dans l’émancipation des Noir·es américain·es ?
Résumé de l'article :
Dans cet article, j’examine un pan de la vie et de l’œuvre de Mary Ann Shadd (1823-1893), une abolitionniste canado-américaine, afin de déstabiliser l’historiographie dominante en droit international en matière d’esclavage. Privilégiant une approche intersectionnelle, j’essaie de replacer la « femme noire » au centre de sa propre histoire, plutôt que d’en faire une figure accessoire dans l’histoire triomphante de l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage menée par des hommes occidentaux. J’étudie les rapports multiples et contradictoires de Mary Ann Shadd vis-à-vis du droit. Je montre comment elle a cherché tour à tour à s’émanciper par le droit, avec le droit et contre le droit, à des degrés différents et avec des succès variés. Dans son principal ouvrage publié en 1852, <i>A Plea for Emigration</i>, Mary Ann Shadd a défendu un projet d’émigration pour les Noir.es américain.es vers le Canada en mobilisant des notions juridiques, et notamment des notions de droit international. Or, Mary Ann Shadd a participé à un mouvement plus vaste au sein duquel les Noir.es américain.es étaient en quête d’autodétermination. Ma thèse est que la position défendue par Mary Ann Shadd doit nous inviter à revisiter les rapports que nous tenons pour établis entre colonialisme, souveraineté, liberté et intersectionnalité.
Résumé de l'article :
Dans cet article, j’examine un pan de la vie et de l’œuvre de Mary Ann Shadd (1823-1893), une abolitionniste canado-américaine, afin de déstabiliser l’historiographie dominante en droit international en matière d’esclavage. Privilégiant une approche intersectionnelle, j’essaie de replacer la « femme noire » au centre de sa propre histoire, plutôt que d’en faire une figure accessoire dans l’histoire triomphante de l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage menée par des hommes occidentaux. J’étudie les rapports multiples et contradictoires de Mary Ann Shadd vis-à-vis du droit. Je montre comment elle a cherché tour à tour à s’émanciper par le droit, avec le droit et contre le droit, à des degrés différents et avec des succès variés. Dans son principal ouvrage publié en 1852, <i>A Plea for Emigration</i>, Mary Ann Shadd a défendu un projet d’émigration pour les Noir.es américain.es vers le Canada en mobilisant des notions juridiques, et notamment des notions de droit international. Or, Mary Ann Shadd a participé à un mouvement plus vaste au sein duquel les Noir.es américain.es étaient en quête d’autodétermination. Ma thèse est que la position défendue par Mary Ann Shadd doit nous inviter à revisiter les rapports que nous tenons pour établis entre colonialisme, souveraineté, liberté et intersectionnalité.
Auteur
MARTINEAU, Anne-Charlotte
Année
2023
Type
Article
Titre du périodique
Numéro
2023, n° 25, Genre, histoire et droit
Mot-clé
Mary Ann Shadd (1823-1893)
Abolition de l'esclavage
Esclaves - Esclavage
Discrimination sociale
Émancipation de la femme
Histoire du droit international
Émigration - Émigrés
XIXe
Abolition de l'esclavage
Esclaves - Esclavage
Discrimination sociale
Émancipation de la femme
Histoire du droit international
Émigration - Émigrés
XIXe
URL
https://doi.org/10.4000/cliothemis.4288