Études sur quelques bibliothèques de particuliers au XVIe siècle. [Thèse].
Item
Titre
Études sur quelques bibliothèques de particuliers au XVIe siècle. [Thèse].
[Thèse de l'École des chartes, 1951].
Extrait de la première partie : les livres de droit.
Importance des livres de droit au XVIe siècle. On en trouve dans toutes les classes sociales. De grands noms de la littérature ou de l’histoire du XVIe siècle ont été ceux de juristes ou de fonctionnaires royaux. Pour défendre leurs intérêts et ceux du roi, ils devaient avoir des livres, instruments de travail.
<i>Le droit romain</i>. – Les textes de droit préjustinien ne se trouvent guère que chez des érudits de la fin du XVIe siècle. Compilations de Justinien : le <i>Corpus juris civilis</i>, ses principales éditions. L’enseignement du droit romain ne fut permis officiellement à Paris qu’en 1679, mais fut enseigné au XVIe siècle dans les universités de province (Orléans, Bourges, Toulouse, Montpellier, Cahors). La Renaissance juridique du XVIe siècle : l’école historique du droit et ses méthodes nouvelles. Dans les inventaires, on constate depuis 1530 la présence continuelle de textes de droit romain en éditions correctes, des travaux des jurisconsultes de l’école nouvelle, surtout vers la fin du siècle. Abrégés : pour la pratique, l’on trouve dans les inventaires, notamment dans ceux de province, de nombreux abrégés de textes de droit romain. Glossateurs : définition. Leur œuvre : les gloses qui surchargent et étouffent les textes. Les critiques des humanistes. Cependant, en 1518, un avocat n’a que des commentaires de droit romain et pas de textes. Malgré les attaques, la persistance des ouvrages des glossateurs est frappante à travers le XVIe siècle. Les grands inventaires de Brisson, Prévost, Besly en possèdent une longue liste.
<i>Le droit canon</i>. – Son importance au Moyen Âge et au XVIe siècle. Le <i>Corpus juris canonici</i> : ses éditions. L’influence de la Renaissance se fait aussi sentir dans ce domaine. Les principaux canonistes du XVIe siècle. Les textes : dans nos inventaires, ils sont encore plus fréquents que les textes du droit romain. Les commentaires anciens : eux aussi se rencontrent dans tous les inventaires du siècle à côté des travaux des jurisconsultes modernes.
<i>Ordonnances</i>. – Les grandes ordonnances du XVIe siècle constituent le nouveau droit royal : on en trouve dès 1550.
<i>Jurisprudence</i>. – Recueils d’arrêts de cours souveraines : même observation. Ils se multiplient dès le milieu du siècle.
<i>Coutumiers</i>. – La rédaction des coutumes a fixé le droit, d’où l’école coutumière du XVIe siècle, dont le plus grand nom est du Moulin. Les coutumiers locaux (ceux des bailliages et ceux de Paris) deviennent les livres de pratique par excellence.
<i>Les manuels</i>. – Les anciens manuels de Guillaume Durand, de Vincent de Beauvais voisinent à présent avec la <i>Pratique</i> de Masuer, le <i>Plaidoyer</i> de Marion, etc.
[Thèse de l'École des chartes, 1951].
Extrait de la première partie : les livres de droit.
Importance des livres de droit au XVIe siècle. On en trouve dans toutes les classes sociales. De grands noms de la littérature ou de l’histoire du XVIe siècle ont été ceux de juristes ou de fonctionnaires royaux. Pour défendre leurs intérêts et ceux du roi, ils devaient avoir des livres, instruments de travail.
<i>Le droit romain</i>. – Les textes de droit préjustinien ne se trouvent guère que chez des érudits de la fin du XVIe siècle. Compilations de Justinien : le <i>Corpus juris civilis</i>, ses principales éditions. L’enseignement du droit romain ne fut permis officiellement à Paris qu’en 1679, mais fut enseigné au XVIe siècle dans les universités de province (Orléans, Bourges, Toulouse, Montpellier, Cahors). La Renaissance juridique du XVIe siècle : l’école historique du droit et ses méthodes nouvelles. Dans les inventaires, on constate depuis 1530 la présence continuelle de textes de droit romain en éditions correctes, des travaux des jurisconsultes de l’école nouvelle, surtout vers la fin du siècle. Abrégés : pour la pratique, l’on trouve dans les inventaires, notamment dans ceux de province, de nombreux abrégés de textes de droit romain. Glossateurs : définition. Leur œuvre : les gloses qui surchargent et étouffent les textes. Les critiques des humanistes. Cependant, en 1518, un avocat n’a que des commentaires de droit romain et pas de textes. Malgré les attaques, la persistance des ouvrages des glossateurs est frappante à travers le XVIe siècle. Les grands inventaires de Brisson, Prévost, Besly en possèdent une longue liste.
<i>Le droit canon</i>. – Son importance au Moyen Âge et au XVIe siècle. Le <i>Corpus juris canonici</i> : ses éditions. L’influence de la Renaissance se fait aussi sentir dans ce domaine. Les principaux canonistes du XVIe siècle. Les textes : dans nos inventaires, ils sont encore plus fréquents que les textes du droit romain. Les commentaires anciens : eux aussi se rencontrent dans tous les inventaires du siècle à côté des travaux des jurisconsultes modernes.
<i>Ordonnances</i>. – Les grandes ordonnances du XVIe siècle constituent le nouveau droit royal : on en trouve dès 1550.
<i>Jurisprudence</i>. – Recueils d’arrêts de cours souveraines : même observation. Ils se multiplient dès le milieu du siècle.
<i>Coutumiers</i>. – La rédaction des coutumes a fixé le droit, d’où l’école coutumière du XVIe siècle, dont le plus grand nom est du Moulin. Les coutumiers locaux (ceux des bailliages et ceux de Paris) deviennent les livres de pratique par excellence.
<i>Les manuels</i>. – Les anciens manuels de Guillaume Durand, de Vincent de Beauvais voisinent à présent avec la <i>Pratique</i> de Masuer, le <i>Plaidoyer</i> de Marion, etc.
Auteur
BOURDEL, Nicole
Année
1951
Type
Thèse
Mot-clé
Bibliothèques privées
Histoire culturelle
Ouvrages et éditions juridiques
Histoire culturelle
Ouvrages et éditions juridiques