Étude sur les abbayes bénédictines du Poitou du IXe siècle au début du XIIe siècle. [Thèse].
Item
Titre
Étude sur les abbayes bénédictines du Poitou du IXe siècle au début du XIIe siècle. [Thèse].
[Thèse de l'École des chartes, 1956].
Introduction de la thèse :
Les abbayes poitevines qui font l’objet de cette étude furent fondées à des époques diverses : Saint-Maixent, Saint-Junien de Mairé (qui fut rattachée à Nouaillé), Nouaillé, Saint-Jouin-Ension, Saint-Michel-en-Lherm et Luçon remontent à la période mérovingienne. Charroux, Saint-Savin et Saint-Cyprien datent de l’époque carolingienne. Enfin, Maillezais et Sainte-Croix de Talmont sont postérieures aux invasions normandes.
Les premières de ces fondations sont dues, semble-t-il, à l’initiative d’isolés qui ont cherché la solitude pour pratiquer la pénitence et se livrer à la prière. Leur sainteté leur ayant attiré des disciples, ils durent organiser la vie cénobitique ; mais cette organisation fut faite sans plan préétabli, au gré des circonstances ; de là, l’originalité de chaque monastère.
Au milieu du VIIIe siècle, la plupart des monastères poitevins de la première période étaient en décadence, par suite de l’accaparement des biens ecclésiastiques par les laïques et des luttes dont l’Aquitaine était le théâtre.
Avec les Carolingiens, on assiste à la rénovation de Saint-Maixent et de Nouaillé, à la fondation de Charroux, de Saint-Savin et de Saint-Cyprien : désormais, le mouvement monastique est dirigé par les grands et les souverains, fondateurs et protecteurs des abbayes.
La vie monastique est profondément reformée sous les règnes de Louis le Pieux et de Pépin Ier, grâce à l’action de saint Benoît d’Aniane, abbé de Saint-Savin en Poitou ; les abbayes étaient en plein essor à la veille des invasions normandes.
Ces troubles provoquèrent la disparition, la décadence irrémédiable, ou le transfert de centres monastiques importants ; Hério-Noirmoutier et Saint-Martin de Vertou, ravagées, tombèrent au rang de dépendances, l’une de Tournus, l’autre de Saint-Jouin-de-Marnes. Luçon et Saint-Michel-en-Lherm furent également détruites. L’ensemble des monastères poitevins subirent de graves atteintes. Les religieux s’enfuirent avec les reliques pour une période plus ou moins longue ; seule, l’abbaye de Saint-Savin subsista, grâce à l’existence de la forteresse, bâtie sur l’ordre de Charlemagne pour assurer la défense contre les Aquitains.
Les laïques profitèrent du désordre et de la dispersion des moines pour mettre la main sur une grande partie des domaines et droits ecclésiastiques.
A côté de ces conséquences désastreuses, les invasions normandes furent l’occasion de fondations, au hasard des voyages des moines fugitifs : l’histoire de Saint-Maixent et de Charroux est très instructive à cet égard.
Enfin, l’afflux des moines, porteurs de reliques, à l’abbaye de Saint-Savin, augmenta encore la vitalité de cette communauté et favorisa l’action réformatrice qu’elle mena tout au long du IXe siècle.
[Thèse de l'École des chartes, 1956].
Introduction de la thèse :
Les abbayes poitevines qui font l’objet de cette étude furent fondées à des époques diverses : Saint-Maixent, Saint-Junien de Mairé (qui fut rattachée à Nouaillé), Nouaillé, Saint-Jouin-Ension, Saint-Michel-en-Lherm et Luçon remontent à la période mérovingienne. Charroux, Saint-Savin et Saint-Cyprien datent de l’époque carolingienne. Enfin, Maillezais et Sainte-Croix de Talmont sont postérieures aux invasions normandes.
Les premières de ces fondations sont dues, semble-t-il, à l’initiative d’isolés qui ont cherché la solitude pour pratiquer la pénitence et se livrer à la prière. Leur sainteté leur ayant attiré des disciples, ils durent organiser la vie cénobitique ; mais cette organisation fut faite sans plan préétabli, au gré des circonstances ; de là, l’originalité de chaque monastère.
Au milieu du VIIIe siècle, la plupart des monastères poitevins de la première période étaient en décadence, par suite de l’accaparement des biens ecclésiastiques par les laïques et des luttes dont l’Aquitaine était le théâtre.
Avec les Carolingiens, on assiste à la rénovation de Saint-Maixent et de Nouaillé, à la fondation de Charroux, de Saint-Savin et de Saint-Cyprien : désormais, le mouvement monastique est dirigé par les grands et les souverains, fondateurs et protecteurs des abbayes.
La vie monastique est profondément reformée sous les règnes de Louis le Pieux et de Pépin Ier, grâce à l’action de saint Benoît d’Aniane, abbé de Saint-Savin en Poitou ; les abbayes étaient en plein essor à la veille des invasions normandes.
Ces troubles provoquèrent la disparition, la décadence irrémédiable, ou le transfert de centres monastiques importants ; Hério-Noirmoutier et Saint-Martin de Vertou, ravagées, tombèrent au rang de dépendances, l’une de Tournus, l’autre de Saint-Jouin-de-Marnes. Luçon et Saint-Michel-en-Lherm furent également détruites. L’ensemble des monastères poitevins subirent de graves atteintes. Les religieux s’enfuirent avec les reliques pour une période plus ou moins longue ; seule, l’abbaye de Saint-Savin subsista, grâce à l’existence de la forteresse, bâtie sur l’ordre de Charlemagne pour assurer la défense contre les Aquitains.
Les laïques profitèrent du désordre et de la dispersion des moines pour mettre la main sur une grande partie des domaines et droits ecclésiastiques.
A côté de ces conséquences désastreuses, les invasions normandes furent l’occasion de fondations, au hasard des voyages des moines fugitifs : l’histoire de Saint-Maixent et de Charroux est très instructive à cet égard.
Enfin, l’afflux des moines, porteurs de reliques, à l’abbaye de Saint-Savin, augmenta encore la vitalité de cette communauté et favorisa l’action réformatrice qu’elle mena tout au long du IXe siècle.
Auteur
POIRIER-COUTANSAIS, Françoise
Année
1956
Type
Thèse
Mot-clé
Abbayes
Bénédictins
Poitou
Bénédictins
Poitou