Les fortifications de Paris au XIXe siècle. [Thèse].
Item
Titre
Les fortifications de Paris au XIXe siècle. [Thèse].
[Thèse de l'École des chartes, 1993].
Introduction de la thèse :
Depuis que Louis XIV avait refusé à Vauban de fortifier une capitale qui l’avait menacé lors des événements de la Fronde, Paris était resté ville ouverte. Ni le mur fiscal des Fermiers généraux, ni les quelques retranchements élevés à la hâte sous la Révolution et l’Empire n’avaient changé cet état de fait. Aussi, quand Louis-Philippe accède au trône, Paris ne dispose d’aucun moyen pour faire échec aux armées européennes qui menacent d’intervenir contre le renversement des Bourbons. Le roi décide alors qu’il est temps d’en finir avec cette menace permanente pour le gouvernement français : puisque le « nouveau système de guerre » veut que désormais la capitale soit le but de toute armée ennemie, il est impensable qu’une ville comme Paris, dont le mouvement de centralisation jacobine a encore accru l’importance, ne soit pas défendue. Le sort du gouvernement est étroitement lié au sort de la capitale française ; Napoléon en a déjà fait par deux fois la fâcheuse expérience ; le roi citoyen ne tient pas à la renouveler.
Mais si cette idée devient pour Louis-Philippe une priorité, il n’en est pas de même pour ses sujets. Les premières alarmes passées, le calme diplomatique revenu, les députés, soutenus par une grande partie de l’opinion, dénoncent un projet coûteux et que la ligne politique résolument pacifique du roi rend inutile. Respectueux des règles parlementaires, Louis-Philippe doit donc suspendre les travaux de fortification. Ce n’est pourtant que partie remise et, à la première occasion, au premier signe de menace étrangère, un nouveau projet est présenté aux représentants de la Nation. Secondé par l’éloquence de son ministre Thiers, le roi obtient cette fois gain de cause. Grâce à un crédit de 140 millions débloqué par les Chambres le 3 avril 1841, ce n’est plus une mais deux lignes de fortifications qui devront s’élever autour de la capitale, faisant ainsi de Paris le « bouclier de la France ».
Des quatre-vingt-quatorze bastions construits en cinq ans seulement, des quinze forts qui doivent mettre la ville à l’abri des bombardements, de ce chantier gigantesque où ouvriers civils et militaires associent leurs efforts, il ne reste pratiquement rien aujourd’hui. Rapidement dépassées par les progrès de l’artillerie, inefficaces en 1870 contre la Prusse, les murailles de Paris seront rasées en 1920. Mais elles ont su marquer durablement la ville. La capitale française alors en plein développement a été enfermée dans ce carcan fortifié qui a contribué à conditionner (et continue de le faire) les bornes de son expansion.
[Thèse de l'École des chartes, 1993].
Introduction de la thèse :
Depuis que Louis XIV avait refusé à Vauban de fortifier une capitale qui l’avait menacé lors des événements de la Fronde, Paris était resté ville ouverte. Ni le mur fiscal des Fermiers généraux, ni les quelques retranchements élevés à la hâte sous la Révolution et l’Empire n’avaient changé cet état de fait. Aussi, quand Louis-Philippe accède au trône, Paris ne dispose d’aucun moyen pour faire échec aux armées européennes qui menacent d’intervenir contre le renversement des Bourbons. Le roi décide alors qu’il est temps d’en finir avec cette menace permanente pour le gouvernement français : puisque le « nouveau système de guerre » veut que désormais la capitale soit le but de toute armée ennemie, il est impensable qu’une ville comme Paris, dont le mouvement de centralisation jacobine a encore accru l’importance, ne soit pas défendue. Le sort du gouvernement est étroitement lié au sort de la capitale française ; Napoléon en a déjà fait par deux fois la fâcheuse expérience ; le roi citoyen ne tient pas à la renouveler.
Mais si cette idée devient pour Louis-Philippe une priorité, il n’en est pas de même pour ses sujets. Les premières alarmes passées, le calme diplomatique revenu, les députés, soutenus par une grande partie de l’opinion, dénoncent un projet coûteux et que la ligne politique résolument pacifique du roi rend inutile. Respectueux des règles parlementaires, Louis-Philippe doit donc suspendre les travaux de fortification. Ce n’est pourtant que partie remise et, à la première occasion, au premier signe de menace étrangère, un nouveau projet est présenté aux représentants de la Nation. Secondé par l’éloquence de son ministre Thiers, le roi obtient cette fois gain de cause. Grâce à un crédit de 140 millions débloqué par les Chambres le 3 avril 1841, ce n’est plus une mais deux lignes de fortifications qui devront s’élever autour de la capitale, faisant ainsi de Paris le « bouclier de la France ».
Des quatre-vingt-quatorze bastions construits en cinq ans seulement, des quinze forts qui doivent mettre la ville à l’abri des bombardements, de ce chantier gigantesque où ouvriers civils et militaires associent leurs efforts, il ne reste pratiquement rien aujourd’hui. Rapidement dépassées par les progrès de l’artillerie, inefficaces en 1870 contre la Prusse, les murailles de Paris seront rasées en 1920. Mais elles ont su marquer durablement la ville. La capitale française alors en plein développement a été enfermée dans ce carcan fortifié qui a contribué à conditionner (et continue de le faire) les bornes de son expansion.
Auteur
HEURTEL-THUILLIER, Pascale
Année
1993
Type
Thèse
Mot-clé
Enceintes et fortifications de Paris
Places fortes et fortifications
Démantèlement de fortifications
Urbanisme de la ville de Paris
XIXe, XXe
Places fortes et fortifications
Démantèlement de fortifications
Urbanisme de la ville de Paris
XIXe, XXe