Le conclave de 1878 ou les déboires d'un ambassadeur de France.
Item
Titre
Le conclave de 1878 ou les déboires d'un ambassadeur de France.
[In : Philippe Levilain et Jean-Marc Ticchi (sous la dir. de), <i>Le pontificat de Léon XIII. Renaissances du Saint-Siège ?</i>]
Présentation de l'article :
Le 20 février 1878, treize jours après le décès de Pie IX, le cardinal Gioacchino Pecci, archevêque-évêque de Pérouse et camerlingue de l’Église romaine, était élu pape au terme d’un bref conclave – le premier qui se soit réuni après l’annexion des États pontificaux au royaume d’Italie – et prenait le nom de Léon XIII. Parmi les électeurs figuraient sept des huit cardinaux français. Les archives du ministère des Affaires étrangères nous font connaître avec précision les directives qui furent données pendant l’interrègne par le ministre William Henry Waddington au baron Georges Napoléon Baude, ambassadeur de France près le Saint-Siège, et le comportement de ce dernier. La principale préoccupation du gouvernement français était de sauvegarder dans son principe le droit d’exclusive détenu par la France, en évitant toutefois de l’exercer publiquement. Ainsi fut discrètement écartée la candidature du cardinal Aloisio Bilio, grand pénitencier, considéré comme conservateur et intransigeant. L’élection du cardinal Pecci, candidat des modérés, répondait aux vœux de la France. Mais les faux pas de l’ambassadeur eurent des répercussions désastreuses sur la suite de sa carrière : rappelé moins d’un mois après l’avènement de Léon XIII, il fut d’abord admis au traitement d’inactivité puis, deux ans plus tard, mis « en retrait d’emploi ». Ces sanctions sévères semblent imputables non seulement à la maladresse du baron Baude, mais aussi à la rancune du cardinal Franchi, secrétaire d’État du nouveau pape, dont le diplomate malchanceux n’avait pas su prévoir la nomination.
[In : Philippe Levilain et Jean-Marc Ticchi (sous la dir. de), <i>Le pontificat de Léon XIII. Renaissances du Saint-Siège ?</i>]
Présentation de l'article :
Le 20 février 1878, treize jours après le décès de Pie IX, le cardinal Gioacchino Pecci, archevêque-évêque de Pérouse et camerlingue de l’Église romaine, était élu pape au terme d’un bref conclave – le premier qui se soit réuni après l’annexion des États pontificaux au royaume d’Italie – et prenait le nom de Léon XIII. Parmi les électeurs figuraient sept des huit cardinaux français. Les archives du ministère des Affaires étrangères nous font connaître avec précision les directives qui furent données pendant l’interrègne par le ministre William Henry Waddington au baron Georges Napoléon Baude, ambassadeur de France près le Saint-Siège, et le comportement de ce dernier. La principale préoccupation du gouvernement français était de sauvegarder dans son principe le droit d’exclusive détenu par la France, en évitant toutefois de l’exercer publiquement. Ainsi fut discrètement écartée la candidature du cardinal Aloisio Bilio, grand pénitencier, considéré comme conservateur et intransigeant. L’élection du cardinal Pecci, candidat des modérés, répondait aux vœux de la France. Mais les faux pas de l’ambassadeur eurent des répercussions désastreuses sur la suite de sa carrière : rappelé moins d’un mois après l’avènement de Léon XIII, il fut d’abord admis au traitement d’inactivité puis, deux ans plus tard, mis « en retrait d’emploi ». Ces sanctions sévères semblent imputables non seulement à la maladresse du baron Baude, mais aussi à la rancune du cardinal Franchi, secrétaire d’État du nouveau pape, dont le diplomate malchanceux n’avait pas su prévoir la nomination.
Auteur
BARBICHE, Bernard
Editeur
Rome, École française de Rome
Année
2006
Type
Article
Pages
P. 55-63
Mot-clé
Papes - Papauté
Conclaves
Ambassades - Ambassadeurs
Saint-Siège
Diplomatie - Diplomates
Georges Napoléon Baude
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Georges Napoléon Baude