Églises et cimetières des ordres militaires. Contrôle des lieux sacrés et <i>dominium</i> ecclésiastique en Provence (XIIe-XIIIe siècle).
Item
Titre
Églises et cimetières des ordres militaires. Contrôle des lieux sacrés et <i>dominium</i> ecclésiastique en Provence (XIIe-XIIIe siècle).
Résumé de l'article :
La féconde historiographie sur la sacralisation des espaces ecclésiaux n’a accordé aucune attention au cas des ordres religieux militaires. On propose ici une première approche, essentiellement basée sur la documentation écrite - chartes de donation, compositions, statuts synodaux. . . , en attendant que se précisent les connaissances archéologiques sur les zones cimétériales et sur les indices matériels de sacralité (bornes, marques de consécration, etc). Dans la continuité de la paix de Dieu et de la promotion du droit d’asile, templiers et hospitaliers ont d’abord veillé à inscrire la coupure entre possessions monastiques et monde profane dans l’espace (croix, circuitus, enceintes). Dans ce cadre, l’installation des églises et des cimetières relevant des commanderies fut soumise à la surveillance épiscopale. En l’absence d’un statut canonique précis, c’est de façon empirique que les ordinaires durent définir les contours de l'<i>ordo</i> religieux-militaire car le rayonnement social et spirituel des frères rendit sensible la question de l’accès de leurs cimetières aux fidèles. La législation synodale sur les cimetières, ainsi que l’attention à la consécration des églises - plus difficilement perceptible dans les sources - constituèrent donc, pour les évêques, le meilleur moyen de s’immiscer dans les affaires de ces ordres exempts et protégés par le Siège apostolique. Aussi, le XIIIe siècle fut-il marqué par une recrudescence des conflits entre les ordres militaires et le clergé séculier. Dans un contexte théologico-politique tendu, évêques et synodes n’eurent de cesse d’appeler les commanderies au respect de l’excommunication et de la terre sacrée des morts. Les règlements de ces conflits précisèrent, sur un mode toujours plus comptable, la répartition des différents revenus de l’économie ecclésiale. Ce faisant, ils contribuèrent à clarifier, tant les marques de sacralité des commanderies (cloches, extra/intra septa. . .), que les limites des différents territoires ecclésiastiques (dîmeries, paroisses, diocèses).
Résumé de l'article :
La féconde historiographie sur la sacralisation des espaces ecclésiaux n’a accordé aucune attention au cas des ordres religieux militaires. On propose ici une première approche, essentiellement basée sur la documentation écrite - chartes de donation, compositions, statuts synodaux. . . , en attendant que se précisent les connaissances archéologiques sur les zones cimétériales et sur les indices matériels de sacralité (bornes, marques de consécration, etc). Dans la continuité de la paix de Dieu et de la promotion du droit d’asile, templiers et hospitaliers ont d’abord veillé à inscrire la coupure entre possessions monastiques et monde profane dans l’espace (croix, circuitus, enceintes). Dans ce cadre, l’installation des églises et des cimetières relevant des commanderies fut soumise à la surveillance épiscopale. En l’absence d’un statut canonique précis, c’est de façon empirique que les ordinaires durent définir les contours de l'<i>ordo</i> religieux-militaire car le rayonnement social et spirituel des frères rendit sensible la question de l’accès de leurs cimetières aux fidèles. La législation synodale sur les cimetières, ainsi que l’attention à la consécration des églises - plus difficilement perceptible dans les sources - constituèrent donc, pour les évêques, le meilleur moyen de s’immiscer dans les affaires de ces ordres exempts et protégés par le Siège apostolique. Aussi, le XIIIe siècle fut-il marqué par une recrudescence des conflits entre les ordres militaires et le clergé séculier. Dans un contexte théologico-politique tendu, évêques et synodes n’eurent de cesse d’appeler les commanderies au respect de l’excommunication et de la terre sacrée des morts. Les règlements de ces conflits précisèrent, sur un mode toujours plus comptable, la répartition des différents revenus de l’économie ecclésiale. Ce faisant, ils contribuèrent à clarifier, tant les marques de sacralité des commanderies (cloches, extra/intra septa. . .), que les limites des différents territoires ecclésiastiques (dîmeries, paroisses, diocèses).
Auteur
CARRAZ, Damien
Année
2011
Type
Article
Titre du périodique
Numéro
2011, n° 46 <i>Lieux sacré et espace ecclésial (IXe-XVe siècle)</i>, p. 277-312
Mot-clé
Espaces sacrés - Lieu sacrés
Ordres militaires, religieux et hospitaliers
Cimetières - Sépultures
Provence
Administration ecclésiastique
Évêques - Épiscopat
XIIe, XIIIe
Ordres militaires, religieux et hospitaliers
Cimetières - Sépultures
Provence
Administration ecclésiastique
Évêques - Épiscopat
XIIe, XIIIe
URL
DOI : https://doi.org/10.3406/cafan.2011.2115
www.persee.fr/doc/cafan_0575-061x_2011_act_46_1_2115
www.persee.fr/doc/cafan_0575-061x_2011_act_46_1_2115