Le fonds scientifique d'un collège de théologie : le cas de la bibliothèque de Sorbonne (1257-1500). [Paris]. [Thèse].
Item
Titre
Le fonds scientifique d'un collège de théologie : le cas de la bibliothèque de Sorbonne (1257-1500). [Paris]. [Thèse].
[Thèse de doctorat, Histoire médiévale, Lyon, 2017].
Résumé de la thèse :
Fondé en 1257 à Paris par Robert de Sorbon, le collège de Sorbonne constitue le premier modèle de collège séculier. L’institution devait fournir un soutien pour les pauvres étudiants en théologie. Dès ses premières années, la communauté bénéficia des libéralités de nombreux bienfaiteurs, dont le roi Louis IX. Grâce aux dons et aux legs, le collège ne tarda pas à accueillir une importante bibliothèque, qui deviendra l’une des plus riches d’Europe au début du XIVe siècle. Le rayonnement de cette bibliothèque fut considérable, ouverte au reste de l’université, elle reflétait l’ensemble du savoir médiéval. Cette thèse s’intéresse à la collection scientifique du collège de Sorbonne, plus spécifiquement aux disciplines mathématiques (quadrivium). Les sciences quadriviales sont peu documentées en ce qui concerne l’université de Paris, et la bibliothèque de Sorbonne, par son riche corpus de livres mathématiques, constitue un exemple sans précédent dans le milieu universitaire, et contraste avec le silence des statuts universitaires. Les catalogues du XIVe siècle des deux dépôts du collège - <i>Parva libraria</i> et <i<Libraria communis</i> - permettent de reconstituer l’origine d’une collection majoritairement fondée sur des bibliothèques privées attestant des intérêts de leurs anciens possesseurs. L’étude de l’évolution du quadrivium permet dans un premier temps de saisir la portée d’une telle bibliothèque, et son statut au sein d’une discipline renouvelée par les traductions arabo-latines et gréco-latines. Le collège fut certainement l’un des vecteurs de l’assimilation de ces œuvres nouvellement traduites et des adaptations. La reconstitution de la collection réside sur les manuscrits subsistants et les identifications des œuvres. Elle met en valeur les bibliothèques privées de Richard de Fournival, chancelier d’Amiens († 1260), et du <i>magnus astronomus</i> de Sorbonne, Pierre de Limoges (†1306), qui une fois intégrées au collège, ont composé la majeure partie de la collection dédiée aux mathématiques. La question d’un enseignement se pose alors, mais aucun document n’en atteste. C’est là qu’entre en jeu l’étude des usages des manuscrits par les lecteurs, par le biais de leurs annotations. Une étude de cas de Jean des Murs, calculator parisien du XIVe siècle, et promoteur des tables alphonsines dans les années 1320, permet d’analyser la réception que connue cette collection scientifique. Dans une perspective comparatiste, la bibliothèque du collège de Sorbonne est mise en parallèle avec un foyer de mathématiciens oxoniens du XIVe siècle: Merton College, Oxford. L’étude des sources de la bibliothèque de Merton permettra de souligner les aspects originaux ou traditionnels de la collection quadriviale de Sorbonne. Au XVe siècle, alors que l’université de Paris connaît un déclin certain, en grande partie due à la guerre civile, la maison de Sorbonne sut tirer partie de l’effondrement du collège de Navarre, et accueillir en son sein des lecteurs versés dans les sciences. L’analyse des emprunts des sociétaires et extranei offre l’ultime représentation de l’usage fait de cette collection.
[Thèse de doctorat, Histoire médiévale, Lyon, 2017].
Résumé de la thèse :
Fondé en 1257 à Paris par Robert de Sorbon, le collège de Sorbonne constitue le premier modèle de collège séculier. L’institution devait fournir un soutien pour les pauvres étudiants en théologie. Dès ses premières années, la communauté bénéficia des libéralités de nombreux bienfaiteurs, dont le roi Louis IX. Grâce aux dons et aux legs, le collège ne tarda pas à accueillir une importante bibliothèque, qui deviendra l’une des plus riches d’Europe au début du XIVe siècle. Le rayonnement de cette bibliothèque fut considérable, ouverte au reste de l’université, elle reflétait l’ensemble du savoir médiéval. Cette thèse s’intéresse à la collection scientifique du collège de Sorbonne, plus spécifiquement aux disciplines mathématiques (quadrivium). Les sciences quadriviales sont peu documentées en ce qui concerne l’université de Paris, et la bibliothèque de Sorbonne, par son riche corpus de livres mathématiques, constitue un exemple sans précédent dans le milieu universitaire, et contraste avec le silence des statuts universitaires. Les catalogues du XIVe siècle des deux dépôts du collège - <i>Parva libraria</i> et <i<Libraria communis</i> - permettent de reconstituer l’origine d’une collection majoritairement fondée sur des bibliothèques privées attestant des intérêts de leurs anciens possesseurs. L’étude de l’évolution du quadrivium permet dans un premier temps de saisir la portée d’une telle bibliothèque, et son statut au sein d’une discipline renouvelée par les traductions arabo-latines et gréco-latines. Le collège fut certainement l’un des vecteurs de l’assimilation de ces œuvres nouvellement traduites et des adaptations. La reconstitution de la collection réside sur les manuscrits subsistants et les identifications des œuvres. Elle met en valeur les bibliothèques privées de Richard de Fournival, chancelier d’Amiens († 1260), et du <i>magnus astronomus</i> de Sorbonne, Pierre de Limoges (†1306), qui une fois intégrées au collège, ont composé la majeure partie de la collection dédiée aux mathématiques. La question d’un enseignement se pose alors, mais aucun document n’en atteste. C’est là qu’entre en jeu l’étude des usages des manuscrits par les lecteurs, par le biais de leurs annotations. Une étude de cas de Jean des Murs, calculator parisien du XIVe siècle, et promoteur des tables alphonsines dans les années 1320, permet d’analyser la réception que connue cette collection scientifique. Dans une perspective comparatiste, la bibliothèque du collège de Sorbonne est mise en parallèle avec un foyer de mathématiciens oxoniens du XIVe siècle: Merton College, Oxford. L’étude des sources de la bibliothèque de Merton permettra de souligner les aspects originaux ou traditionnels de la collection quadriviale de Sorbonne. Au XVe siècle, alors que l’université de Paris connaît un déclin certain, en grande partie due à la guerre civile, la maison de Sorbonne sut tirer partie de l’effondrement du collège de Navarre, et accueillir en son sein des lecteurs versés dans les sciences. L’analyse des emprunts des sociétaires et extranei offre l’ultime représentation de l’usage fait de cette collection.
Auteur
MIOLO, Laure
Année
2017
Type
Thèse
Mot-clé
Bibliothèques universitaires
Collège de Sorbonne
Facultés de théologie
Quadrivium
Mathématiques
Oxford (Angleterre)
XIIIe, XIVe, XVe
Collège de Sorbonne
Facultés de théologie
Quadrivium
Mathématiques
Oxford (Angleterre)
XIIIe, XIVe, XVe