Le culte marial, entre doctrine et dévotion : étapes et enjeux de la controverse de l'Immaculée Conception au Moyen Âge (XII-XVe siècle). [Thèse].
Item
Titre
Le culte marial, entre doctrine et dévotion : étapes et enjeux de la controverse de l'Immaculée Conception au Moyen Âge (XII-XVe siècle). [Thèse].
Thèse de doctorat, Histoire, Paris X-Nanterre, 1997, 3 volumes.
Résumé de la thèse :
L'introduction au XIIe siècle en Occident de la fête de la conception de Marie (8 décembre) est à l'origine d'une longue controverse que l'on peut reconstituer grâce à de très nombreux documents, de genres varies : traités, sermons, commentaires des sentences, disputes quodlibétiques, offices liturgiques et même chroniques et textes littéraires. Outre son caractère de nouveauté, la fête de la conception de Marie heurtait de nombreux théologiens par son apparente incompatibilité avec un corps de doctrine solidement établi : universalité du péché originel, transmission de ce péché par le biais d'une sexualité irrémédiablement fautive, nécessité pour chacun d'être racheté par le sacrifice de la passion du Christ. Les discussions sur la possibilité d'une exception en faveur de Marie n'ont pas seulement amené à préciser ces divers points, elles ont également éclairé un certain nombre de représentations anthropologiques concernant la reproduction, la conception virginale, le rapport mère-fils et créature-créateur. Ces discussions révèlent aussi certains modèles sociaux ou politiques, notamment en ce qui concerne la figure du pouvoir souverain et son rapport a la loi ou le statut personnel des individus. On peut distinguer trois phases dans la controverse. Au commencement, la propagande en faveur de la fête invente un discours inédit, qui explore des voies nouvelles tout en restant très lié au développement de la réflexion scolastique. Dans un second temps, l'opinion immaculiste se trouve complètement marginalisée par le discours dominant d'une théologie universitaire alors à son apogée, et l'on ne conserve d'elle que des traces indirectes, tandis que la fête continue a se diffuser ; au tournant des XIIIe et XIVe siècles, des voix anonymes ou célèbres s'élèvent cependant parmi les théologiens pour élaborer un nouveau discours qui doit permettre de concilier le culte et la doctrine. Ce retournement aboutit dans une troisième étape a des résultats paradoxaux : tandis qu'au long du XIVe siècle on voit la fête se généraliser et l'opinion immaculiste devenir majoritaire, l'existence d'un môle de résistance, incarné par l'ordre dominicain, va faire rebondir la controverse d'une façon inattendue, jusqu'au concile de Bâle qui apporte en 1439 à la crise un dénouement incertain.
Thèse de doctorat, Histoire, Paris X-Nanterre, 1997, 3 volumes.
Résumé de la thèse :
L'introduction au XIIe siècle en Occident de la fête de la conception de Marie (8 décembre) est à l'origine d'une longue controverse que l'on peut reconstituer grâce à de très nombreux documents, de genres varies : traités, sermons, commentaires des sentences, disputes quodlibétiques, offices liturgiques et même chroniques et textes littéraires. Outre son caractère de nouveauté, la fête de la conception de Marie heurtait de nombreux théologiens par son apparente incompatibilité avec un corps de doctrine solidement établi : universalité du péché originel, transmission de ce péché par le biais d'une sexualité irrémédiablement fautive, nécessité pour chacun d'être racheté par le sacrifice de la passion du Christ. Les discussions sur la possibilité d'une exception en faveur de Marie n'ont pas seulement amené à préciser ces divers points, elles ont également éclairé un certain nombre de représentations anthropologiques concernant la reproduction, la conception virginale, le rapport mère-fils et créature-créateur. Ces discussions révèlent aussi certains modèles sociaux ou politiques, notamment en ce qui concerne la figure du pouvoir souverain et son rapport a la loi ou le statut personnel des individus. On peut distinguer trois phases dans la controverse. Au commencement, la propagande en faveur de la fête invente un discours inédit, qui explore des voies nouvelles tout en restant très lié au développement de la réflexion scolastique. Dans un second temps, l'opinion immaculiste se trouve complètement marginalisée par le discours dominant d'une théologie universitaire alors à son apogée, et l'on ne conserve d'elle que des traces indirectes, tandis que la fête continue a se diffuser ; au tournant des XIIIe et XIVe siècles, des voix anonymes ou célèbres s'élèvent cependant parmi les théologiens pour élaborer un nouveau discours qui doit permettre de concilier le culte et la doctrine. Ce retournement aboutit dans une troisième étape a des résultats paradoxaux : tandis qu'au long du XIVe siècle on voit la fête se généraliser et l'opinion immaculiste devenir majoritaire, l'existence d'un môle de résistance, incarné par l'ordre dominicain, va faire rebondir la controverse d'une façon inattendue, jusqu'au concile de Bâle qui apporte en 1439 à la crise un dénouement incertain.
Auteur
LAMY, Marielle
Année
1997
Type
Thèse
Pages
699 ff.
Mot-clé
Culte marial
Doctrine religieuse
Controverses religieuses
Immaculée Conception
XIIe, XIIIe, XIVe, XVe
Doctrine religieuse
Controverses religieuses
Immaculée Conception
XIIe, XIIIe, XIVe, XVe