Juger sans règles. Le jugement de Salomon et le jugement d’Azdak. À propos du Cercle de Craie Caucasien de Bertolt Brecht
Item
Titre
Juger sans règles. Le jugement de Salomon et le jugement d’Azdak. À propos du Cercle de Craie Caucasien de Bertolt Brecht
Auteur
TROPER, Michel
Résumé
Brecht s’est beaucoup intéressé sinon au droit, tout au moins au procès. Il y a des procès dans plusieurs de ses pièces, Galileo Galilei, la Décision, L’exception et la Règle, la Bonne Ame de Se-tchouan et surtout Le Cercle de Craie caucasien. Il avait même envisagé au début des années 30 de mettre en scène une série de grands procès historiques, comme celui de Socrate. Cet intérêt pour le procès est naturellement le reflet de sa conception du théâtre. Les juristes aiment comparer le procès à une pièce de théâtre. Brecht, lui concevait le théâtre comme un procès.
Cette conception s’oppose à une tradition, qui remonte à Aristote, selon laquelle, « la tragédie est l’imitation d’une action noble, conduite jusqu’à sa fin et ayant une certaine étendue en un langage relevé d’assaisonnements dont chaque espèce est utilisée séparément selon les parties de l’œuvre ; c’est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen d’une narration, et qui, par l’entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation (katharsis) des émotions de ce genre ». Il faut d’ailleurs comprendre qu’il y a deux phénomènes d’imitation : imitation par les acteurs des actions des personnages de la pièce et imitation par les spectateurs des actions ou des sentiments représentés par les acteurs.
Pour Brecht, au contraire, le spectateur ne doit pas s’identifier aux personnages, mais s’en distancier et être ainsi en mesure de se forger une opinion. Faire du théâtre un procès est l’un des moyens d’y parvenir…
Cette conception s’oppose à une tradition, qui remonte à Aristote, selon laquelle, « la tragédie est l’imitation d’une action noble, conduite jusqu’à sa fin et ayant une certaine étendue en un langage relevé d’assaisonnements dont chaque espèce est utilisée séparément selon les parties de l’œuvre ; c’est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen d’une narration, et qui, par l’entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation (katharsis) des émotions de ce genre ». Il faut d’ailleurs comprendre qu’il y a deux phénomènes d’imitation : imitation par les acteurs des actions des personnages de la pièce et imitation par les spectateurs des actions ou des sentiments représentés par les acteurs.
Pour Brecht, au contraire, le spectateur ne doit pas s’identifier aux personnages, mais s’en distancier et être ainsi en mesure de se forger une opinion. Faire du théâtre un procès est l’un des moyens d’y parvenir…
Editeur
LGDJ
Année
2018
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°2
Pages
pp. 183-196
ISBN
978 275 05606 8
Mot-clé
Bertolt Brecht (1898-1956)
Droit et littérature
Jugements
Jugement de Salomon
Jugement d'Adzak
Justice spirituelle
Droit et littérature
Jugements
Jugement de Salomon
Jugement d'Adzak
Justice spirituelle
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2018-1-page-183.htm