Ce que le droit ne dit pas que la littérature dit
Item
Titre
Ce que le droit ne dit pas que la littérature dit
Auteur
CHNONNIER, Jean-Marc
Résumé
Ce que le droit ne dit pas que la littérature dit
Jean-Marc Chonnier
Dans Revue Droit & Littérature 2018/1 (N° 2), pages 107 à 114
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Lorsque je lis un texte de droit, ce qui me frappe d’abord, c’est son obsession du réel : l’acharnement qu’il met à tenter de le contenir, de le maîtriser, parfois même de le réinventer. Le réel dont les exigences toujours plus nombreuses ne laisse pas d’éprouver le droit, de révéler ses silences, de provoquer, défier la pensée et l’imagination de ceux qui le créent, le critiquent, l’interprètent et le disent. Le réel qui n’en finit pas de distancer le droit, de l’entrainer du même coup dans une perpétuelle course poursuite.Ce que le droit ne dit pas que la littérature dit, c’est, en marge de la loi, des précédents jurisprudentiels et des repères doctrinaux, cette distance irréductible entre le fait (tel que la preuve le rapporte) et la règle (telle que l’énonce le langage juridique) qui entend le saisir ; cette distance qui constitue la part d’incertitude du procès, l’espace de liberté où il se joue. C’est, me semble-t-il, principalement à ce titre qu’elle fait toute la difficulté – et la richesse – du travail du juge dicté par l’article 12 du Code de procédure civile en même temps qu’elle donne à celui de l’avocat tout son sens et toute sa justification.
Les études savantes consacrées aux rapports du droit et de la littérature ont coutume d’être introduites par un rappel des trois axes selon lesquels dès le départ ils ont été envisagés : le droit de la littérature, le droit comme littérature et enfin le droit dans la littérature.
Jean-Marc Chonnier
Dans Revue Droit & Littérature 2018/1 (N° 2), pages 107 à 114
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Lorsque je lis un texte de droit, ce qui me frappe d’abord, c’est son obsession du réel : l’acharnement qu’il met à tenter de le contenir, de le maîtriser, parfois même de le réinventer. Le réel dont les exigences toujours plus nombreuses ne laisse pas d’éprouver le droit, de révéler ses silences, de provoquer, défier la pensée et l’imagination de ceux qui le créent, le critiquent, l’interprètent et le disent. Le réel qui n’en finit pas de distancer le droit, de l’entrainer du même coup dans une perpétuelle course poursuite.Ce que le droit ne dit pas que la littérature dit, c’est, en marge de la loi, des précédents jurisprudentiels et des repères doctrinaux, cette distance irréductible entre le fait (tel que la preuve le rapporte) et la règle (telle que l’énonce le langage juridique) qui entend le saisir ; cette distance qui constitue la part d’incertitude du procès, l’espace de liberté où il se joue. C’est, me semble-t-il, principalement à ce titre qu’elle fait toute la difficulté – et la richesse – du travail du juge dicté par l’article 12 du Code de procédure civile en même temps qu’elle donne à celui de l’avocat tout son sens et toute sa justification.
Les études savantes consacrées aux rapports du droit et de la littérature ont coutume d’être introduites par un rappel des trois axes selon lesquels dès le départ ils ont été envisagés : le droit de la littérature, le droit comme littérature et enfin le droit dans la littérature.
Editeur
LGDJ
Année
2018
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°2
Pages
pp. 107-114
ISBN
978 2 275 05606 8
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2018-1-page-107.htm