Les Travailleurs de la mer : baraterie, barathrum
Item
Titre
Les Travailleurs de la mer : baraterie, barathrum
Auteur
GANNIER, Odile
Résumé
Edmond About écrivait en 1854 dans La Grèce contemporaine :
« La marine grecque, que nous voyons prospère et brillante, le serait bien davantage si les Hellènes n’avaient contracté deux mauvaises habitudes : l’une s’appelle la piraterie, l’autre la baraterie.
Tous mes lecteurs connaissent, au moins de réputation, la piraterie. C’est une industrie qui a fait son temps. […]
La baraterie a plus d’avenir. Lorsqu’un capitaine grec a bien vendu sa cargaison et son navire, il déchire ses habits, suspend à son cou un petit tableau représentant un naufrage, et vient, ainsi paré, dire à son armateur : “Le navire a péri. Nous avions oublié, en nous embarquant, de mettre un sou dans le tronc qui est à la proue : saint Christodule ou saint Spiridion s’est vengé. J’espère que nous serons plus heureux une autre fois”. Cette spéculation s’appelle : la baraterie. Il n’est pas facile de l’empêcher : car les capitaines sont de bons comédiens, les matelots d’excellents comparses, et “a beau mentir qui vient de loin” ».
Si une si vilaine réputation accompagne les capitaines grecs, ils n’en ont pas le monopole : Victor Hugo s’empare de l’argument mais choisit un tout autre contexte pour ses Travailleurs de la mer, publié en 1866. L’archipel de la Manche, les îles anglo-normandes en sont le cadre, où il s’est exilé à partir de 1852 : « Ces îles, autrefois redoutables, se sont adoucies. Elles étaient écueil, elles sont refuges ». L’adjonction de la préface, intitulée « L’archipel de la Manche », dans la deuxième édition, fait des îles et de la mer l’objet de son roman …
« La marine grecque, que nous voyons prospère et brillante, le serait bien davantage si les Hellènes n’avaient contracté deux mauvaises habitudes : l’une s’appelle la piraterie, l’autre la baraterie.
Tous mes lecteurs connaissent, au moins de réputation, la piraterie. C’est une industrie qui a fait son temps. […]
La baraterie a plus d’avenir. Lorsqu’un capitaine grec a bien vendu sa cargaison et son navire, il déchire ses habits, suspend à son cou un petit tableau représentant un naufrage, et vient, ainsi paré, dire à son armateur : “Le navire a péri. Nous avions oublié, en nous embarquant, de mettre un sou dans le tronc qui est à la proue : saint Christodule ou saint Spiridion s’est vengé. J’espère que nous serons plus heureux une autre fois”. Cette spéculation s’appelle : la baraterie. Il n’est pas facile de l’empêcher : car les capitaines sont de bons comédiens, les matelots d’excellents comparses, et “a beau mentir qui vient de loin” ».
Si une si vilaine réputation accompagne les capitaines grecs, ils n’en ont pas le monopole : Victor Hugo s’empare de l’argument mais choisit un tout autre contexte pour ses Travailleurs de la mer, publié en 1866. L’archipel de la Manche, les îles anglo-normandes en sont le cadre, où il s’est exilé à partir de 1852 : « Ces îles, autrefois redoutables, se sont adoucies. Elles étaient écueil, elles sont refuges ». L’adjonction de la préface, intitulée « L’archipel de la Manche », dans la deuxième édition, fait des îles et de la mer l’objet de son roman …
Editeur
LGDJ
Année
2018
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°2
Pages
pp. 63-75
ISBN
978 2 275 05606 8
Mot-clé
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2018-1-page-63.htm