Hugo juge du bagne. Jean Valjean ou la possibilité de la rédemption
Item
Titre
Hugo juge du bagne. Jean Valjean ou la possibilité de la rédemption
Auteur
BOUAZIZ, Mansour
Résumé
La littérature, aussi mouvante et insaisissable que puisse être sa définition, ne relève pas seulement de l’étude de textes écrits avec un langage littéraire, par opposition à un langage ordinaire, qui serait celui-là le seul vecteur pour traiter des affaires communes. Cette frontière qui se voudrait hermétique entre les deux langages a depuis longtemps été détruite, et l’on a soutenu (avec raison, nous le croyons) la continuité entre langage ordinaire et langage littéraire. Car même les écrivains élitistes qui abhorrent la prose plébéienne (tels que Mallarmé et ses compagnons) et malgré leurs efforts sémantiques, stylistiques et pragmatiques, n’en utilisent pas moins le langage ordinaire. À ce titre, la littérature comme champ d’étude est donc ouverte à tous les textes, quelles que soient leur visée stylistique ou leur prétention sémantique. Bien sûr il y a la question de la fictionnalité ; par exemple un texte juridique, lors de son étude, n’offre pas les mêmes prises qu’un texte de fiction. Pourtant le terrain de la fiction peut servir à une sorte de laboratoire au droit. L’écrivain peut alors y développer sa vision d’une autre idée du droit, créant ainsi une infinité de « mondes possibles » (Doležel). Le contraire est tout aussi faisable, et l’on peut extraire d’un texte littéraire une question de droit. C’est ce que fait Victor Hugo avec Les Misérables et leur personnage central, Jean Valjean. En effet, le célèbre forçat est avant tout un « cas » juridique : libéré, il reste exclu, puisque éclaboussé par l’infamie ; transformé et régénéré, il devient traqué…
Editeur
LGDJ
Année
2018
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°2
Pages
pp. 37-49
ISBN
978 2 275 05606 8
Mot-clé
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2018-1-page-37.htm