Responsabilité légale et responsabilité morale de l’écrivain : une perspective socio-historique
Item
Titre
Responsabilité légale et responsabilité morale de l’écrivain : une perspective socio-historique
Auteur
SAPIRO, Gisèle
Résumé
La notion de responsabilité de l’écrivain peut être appréhendée sous plusieurs angles : éthique, esthétique, juridique, politique, sociologique, historique. Une manière d’articuler ces différentes dimensions est précisément de les placer dans une perspective socio-historique qui interroge leurs relations dans différentes configurations sociales et spatio-temporelles.
Issu du latin « respondere » et de l’anglais « respond », le concept de responsabilité est en effet d’origine relativement récente. Son usage se répand dans la seconde moitié du xviiie siècle dans une double acception, que l’on retrouve dans la notion anglaise de « responsibility », dont il est sans doute la traduction française. L’une, négative, renvoie à l’imputation d’un dommage et fonde le sens juridique du terme (accountability ou liability en anglais). L’autre, positive, a une connotation éthique : associée à une fonction, la responsabilité d’une action est assumée par son auteur, et elle définit plus largement un domaine d’actions et de représentations sur lesquelles un ou plusieurs individus revendiquent une compétence (on peut parler de « responsabilités » au pluriel). En anglais, le terme est synonyme de authority, control, power, leadership, management, influence, duty. On retrouve ce double sens de devoir et d’obligation de « répondre de », dans le terme allemand « verantwortung ».
Ce qui relie ces deux acceptions, ce sont l’individuation de la responsabilité et sa subjectivation. Elles se démarquent en effet des définitions collective et/ou objective de l’imputation d’un acte qui prévalaient au Moyen Âge notamment et qu’illustre l’expiation rituelle, opposant à une conception extérieure de la relation entre l’agent et l’acte une relation de causalité qu’exprime la notion d’intentionnalité et que fonde l’idée du libre arbitre...
Issu du latin « respondere » et de l’anglais « respond », le concept de responsabilité est en effet d’origine relativement récente. Son usage se répand dans la seconde moitié du xviiie siècle dans une double acception, que l’on retrouve dans la notion anglaise de « responsibility », dont il est sans doute la traduction française. L’une, négative, renvoie à l’imputation d’un dommage et fonde le sens juridique du terme (accountability ou liability en anglais). L’autre, positive, a une connotation éthique : associée à une fonction, la responsabilité d’une action est assumée par son auteur, et elle définit plus largement un domaine d’actions et de représentations sur lesquelles un ou plusieurs individus revendiquent une compétence (on peut parler de « responsabilités » au pluriel). En anglais, le terme est synonyme de authority, control, power, leadership, management, influence, duty. On retrouve ce double sens de devoir et d’obligation de « répondre de », dans le terme allemand « verantwortung ».
Ce qui relie ces deux acceptions, ce sont l’individuation de la responsabilité et sa subjectivation. Elles se démarquent en effet des définitions collective et/ou objective de l’imputation d’un acte qui prévalaient au Moyen Âge notamment et qu’illustre l’expiation rituelle, opposant à une conception extérieure de la relation entre l’agent et l’acte une relation de causalité qu’exprime la notion d’intentionnalité et que fonde l’idée du libre arbitre...
Editeur
LHDJ
Année
2017
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°1
Pages
pp. 11-23
ISBN
978 2 275 05605 0
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2017-1-page-9.htm