L'Europe au miroir quasi-cristallin sur le besoin juridique du vertige littéraire
Item
Titre
L'Europe au miroir quasi-cristallin sur le besoin juridique du vertige littéraire
Auteur
BECKER, Katrin
Résumé
« [L]e fait premier du droit, c’est l’assujettissement humain à la représentation. »
L’homme est un être de droit, ainsi se présente la thèse centrale de l’anthropologie dogmatique de Pierre Legendre. Et le droit, lit-on ainsi, est étroitement lié à cette logique qui, allant au-delà du contexte juridique, s’avère la logique centrale de l’existence humaine dans la culture : la re-présentation. Celle-ci se révèle, à la base, être une structure triangulaire : pour que l’image spéculaire et les masques institutionnels me représentent de manière authentique, pour que les signifiants représentent les signifiés de manière compréhensible, pour que la chose jugée soit dite chose vraie (res iudicata habetur), pour que les institutions fixent un système normatif valable, il faut une entité tierce qui légitime et authentifie toutes les relations binaires ici mobilisées. Chaque culture érige un tel Tiers ultime, une Référence (Dieu, le Peuple, l’État) qui sert d’authentification ultime – et c’est le droit qui l’institue en mettant en scène l’interdit, la justice, la vérité, lorsqu’il parle en son nom.
Il s’agit, plus précisément, pour chaque culture d’établir une « construction du face-à-face avec le monde », c’est-à-dire une offre représentationnelle – imaginaire et discursive – qui sert de miroir dans lequel les sujets, ainsi que la culture elle-même, peuvent se reconnaître. Pour être efficace, ce système de représentation a pourtant besoin que les membres de la culture lui accordent crédit…
L’homme est un être de droit, ainsi se présente la thèse centrale de l’anthropologie dogmatique de Pierre Legendre. Et le droit, lit-on ainsi, est étroitement lié à cette logique qui, allant au-delà du contexte juridique, s’avère la logique centrale de l’existence humaine dans la culture : la re-présentation. Celle-ci se révèle, à la base, être une structure triangulaire : pour que l’image spéculaire et les masques institutionnels me représentent de manière authentique, pour que les signifiants représentent les signifiés de manière compréhensible, pour que la chose jugée soit dite chose vraie (res iudicata habetur), pour que les institutions fixent un système normatif valable, il faut une entité tierce qui légitime et authentifie toutes les relations binaires ici mobilisées. Chaque culture érige un tel Tiers ultime, une Référence (Dieu, le Peuple, l’État) qui sert d’authentification ultime – et c’est le droit qui l’institue en mettant en scène l’interdit, la justice, la vérité, lorsqu’il parle en son nom.
Il s’agit, plus précisément, pour chaque culture d’établir une « construction du face-à-face avec le monde », c’est-à-dire une offre représentationnelle – imaginaire et discursive – qui sert de miroir dans lequel les sujets, ainsi que la culture elle-même, peuvent se reconnaître. Pour être efficace, ce système de représentation a pourtant besoin que les membres de la culture lui accordent crédit…
Année
2020
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°4
Pages
pp. 201-216
ISBN
978 2 275 07471 9
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature-2020-1.htm