L'ultime rébellion : "Libertalia", libre cité des (non) pirates
Item
Titre
L'ultime rébellion : "Libertalia", libre cité des (non) pirates
Auteur
LAFAILLE, Franck
Résumé
Dans un volumineux ouvrage en deux volumes (1724-1728) paru en Angleterre – A General History of the Pyrates – un dénommé Charles Johnson narre l’histoire d’une cité pirate répondant au nom de Libertalia. Ce Johnson – regardé aujourd’hui comme Daniel Defoe, l’homme qui aimait recueillir les histoires alcoolisées des brumeuses tavernes londoniennes – explique comment deux hommes (Mission, un capitaine français ; Carracioli, un prêtre italien) fondent une cité nouvelle. Non point une colonie au sens traditionnel du terme, à savoir une entité se détachant d’une maison mère ; mais une cité indépendante, un Etat souverain rompant avec la société pour créer un ordre nouveau à l’abri des autres souverainetés. Libertalia ne connaît qu’une face de la souveraineté, la souveraineté interne. Dans ce schéma, la souveraineté externe non seulement n’est pas attendue mais – surtout – elle ne doit pas exister : Libertalia – pour perdurer – doit vivre en autarcie complète, dissimulée. De reconnaissance internationale par les autres, on ne veut point (on sait naturellement qu’on ne l’aura pas). Les hommes qui fondent Libertalia ne sont pas – selon leur doctrine – des pirates : ils ne veulent pas combattre le genre humain et les puissances étatiques, ils veulent disparaître aux yeux du monde et être déliés des règles injustes en vigueur au sein des nations dites civilisées. Libertalia n’est pas un projet guerrier tourné contre le monde ; c’est un projet de société hors du monde. Depuis des décennies, la science historique s’interroge sur l’existence – ou non – de Libertalia…
Editeur
Lextenso
Année
2019
Type
Article
Lieu
Paris
Titre du périodique
Numéro
n°3
Pages
pp. 111-128
ISBN
978 2 275 06543 4
URL
https://www.cairn.info/revue-droit-et-litterature.htm#